Si vous regardez un surfer, vous vous apercevez que cest lorsquil
sabandonne à la vague et quil obéit à un certain rythme quil réussit
les figures les plus belles et les plus longues.
Par contre, quand il saccroche à sa propre volonté
et quil est fâché avec le vent, il est
assuré de tomber, de ne pas exécuter les figures quil avait prévues et de sa
faire avaler par la vague déferlante. |

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Le surfer expérimenté ne cherche plus à imposer, à simposer,
mais à sadapter, à se glisser, à se laisser porter. Il sait quil peut
compter sur sa raison, mais aussi sur son intuition, sur son senti. Pour nous, cest
pareil : quand on surfe au-dessus du compréhensible, et mec du mystère, il faut savoir
sabandonner au rythme de la vague, cest la seule manière de ne pas perdre
léquilibre et de ne pas se « retrouver le bec dans leau » !

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Lorsquon sabandonne, on libère le meilleur de
soi. Tout ce qui était contraint sélance harmonieusement, on souvre à la
vie, au parfum des flots. Cest la puissance du dedans, poussée par celle den
haut, qui va franchir tous les obstacles. Cette forme dabandon amène
labondance, labondance perpétuelle. |
Cest comme si jouvrais à nouveau le robinet, pour que
sécoule un petit ruisselet dénergie : à force de vouloir économiser, le
cur de lhomme est menacé de sécheresse. Plus rien ne le pousse, ne le motive
: ni les projets, ni laventure, plus rien qui vaille la peine dêtre vécu.
Là où il y a abandon, il y a amour; et quand surgit le véritable amour, Dieu nest
pas loin !
Il faut savoir choisir, et puis tout donner, sans se retenir, sabandonner au courant
après sêtre assuré de la pureté de la source, se laisser porter par son propre
élan, sentir le rythme de la vie, le balancement du projet qui nous dirige vers des
mondes inconnus !
Jean-Michel MARTIN |