1. Prévenir et surmonter l'échec
Parmi les inventeurs de l'histoire, on doit beaucoup à Thomas EDISON, détenteur de plus
de 1093 brevets. La plus connue de ses inventions est la lampe à incandescence. Il s'est
surtout distingué par sa persévérance malgré les échecs. Dans ses recherches sur le
filament conducteur, il essaya 6000 fibres végétales et réalisa 1200 expériences avant
d'atteindre son objectif. Il fit pas loin de 10000 expériences pour trouver le moyen
d'emmagasiner le courant électrique, ce qui aboutit à l'accumulateur. Quand on lui
demanda s'il avait échoué une fois de plus dans ses recherches, il répondit: "Je
n'ai pas échoué, j'ai trouvé 10 000 méthodes qui ne marchent pas."
Qu'est ce que l'échec? C'est un événement malheureux que nous subissons et qui nous
empêche d'atteindre le but que nous nous étions fixé, c'est manquer la cible visée.
Chacun a connu l'échec, sur une échelle plus ou moins grande, dans un domaine ou l'autre
de la vie: sentimental, professionnel, familial, social, moral, spirituel... Ce n'est pas
important. Ce qui compte, c'est la manière dont nous affrontons l'échec.
Nous pouvons adopter différentes attitudes, selon notre
perspective:
- il est difficile aux défaitistes d'accepter l'échec, ils se laissent aller à la
mélancolie ou au pessimisme, ils n'ont plus envie de rien entreprendre et baissent les
bras, courant le risque d'entrer dans une spirale de dépression.
- les frustrés agressifs éprouvent, eux, du ressentiment, de l'amertume, de la haine:
ils voudraient se venger ou punir ceux qu'ils considèrent responsables de leurs
insuccès.
- les frustrés passifs sont culpabilisés par leur échec ou éprouvent de la honte: ils
se punissent physiquement ou sont consumés par le remords, allant jusqu'au suicide dans
le cas extrême, soit pour expier la faute (culpabilité morbide), soit pour échapper au
regard désapprobateur de ceux dont ils n'ont pu répondre aux attentes (honte).
- les fatalistes ont l'impression de ne rien pouvoir faire pour changer leur sort, ils se
croient victime du hasard aveugle ou du destin implacable.
- les réalistes-optimistes acceptent l'échec et le dépassent, y voyant une opportunité
à saisir, l'occasion de renouveler leurs énergies, de recadrer leur action et de
redéfinir le but à atteindre dans la marche vers le succès.
L'échec est relatif: il y a l'échec authentique et apparent. L'échec authentique est
celui qui après des circonstances adverses nous fait adopter des attitudes défaitistes,
névrotiques ou fatalistes; nous n'avons plus aucun désir de continuer à lutter pour ce
que nous désirions atteindre. L'échec apparent survient lorsque nous ne nous laissons
pas emporter par l'adversité, quand nous continuons à lutter avec détermination,
confiance, sérénité (paix intérieure), réalisme (ne pas se mentir sur l'ampleur des
difficultés et sur la réalité des moyens présents) et optimisme (je peux y arriver, en
tout cas j'essaie). Etre inventif et souple pour trouver d'autres solutions.
2. Origines de l'échec
Nous sommes souvent à son origine: excès de confiance, manque de préparatifs ou de
ressources pour atteindre le but fixé, mauvaises habitudes, mauvaise gestion du temps
(calendarité), détachement par rapport à l'idéal poursuivi, attitude négative envers
autrui ou envers la tâche à accomplir (cardinalité, gestion de l'espace relationnel),
manque de compétences, méthodes ou stratégies incorrectes. Il peut aussi y avoir des
circonstances extérieures défavorable: contexte, mauvais moment, manque de ressources
financières, lois du pays, inertie ambiante ou hostilité (latente ou déclaré),
intrigues, circonstances fortuites ou intentionnelles, sur lesquelles nous avons peu à
pas d'emprise.
3. Comment affronter l'échec?
1. Ne pas se donner pour battus face au
malheur, aux revers ou à l'adversité. Nous pouvons en apprendre quelque chose, y trouver
un sens.
2. Chercher à discerner où nous avons
échoué afin d'éviter de commettre à nouveau les mêmes erreurs.
3. Ne pas assimiler une faille à une
faillite définitive.
4. Cultiver les "bonnes plantes"
que sont le courage, le réalisme optimiste, conjuguant les vertus "passives"
telles que la patience, la douceur l'humilité, la bienveillance; mais aussi les vertus
"actives" que sont le courage, la fermeté, l'énergie, la persévérance.
5. Alimenter la force de caractère par la
précision et la constance.
6. Evaluer nos dons et nos talents, accepter
nos limites pour essayer de les dépasser.
7. Apprendre de ses échecs et de ceux des
autres.
8. Education par objectifs, fondée non sur
les problèmes mais sur l'apprentissage de la solution à trouver.
9. Comprendre l'importance du regard que je
jette et du discours que je tiens.
Nous pouvons citer en exemple l'expérience difficile par laquelle passe actuellement le
jeune joueur de football Nicolas ANELKA. Voici les réactions les plus souvent
rencontrées et les discours qui en résultent:
Le bon père de famille: "Ce galopin mérite une bonne taloche qui le remettra sur le
droit chemin"
Le sociologue: "A. est l'archétype du jeune des banlieues, de sa culture, de ses
modes et de ses rites"
Le psy: " C'est un surdoué immature qui n'a pas coupé le lien dipien, qui a
besoin de son clan et pourtant doit s'en défaire"
L'homme de la rue: "Qu'est-ce que cet enfant gâté, ce milliardaire qui veut le
beurre et l'argent du beurre?"
Le moraliste: "Quel bel exemple pour la jeunesse"
L'adepte de S.O.S. racisme: "il est victime d'une conspiration xénophobe! C'est le
Mozart du foot qu'on assassine!""
Le collégien: "Nico, c'est le plus fort. Il est plus fort que tous leurs règlement
et il a droit au respect"
L'économiste: "Quel gâchis, ces 220 millions de francs"
Et puis ANELKA lui-même, pris au piège de la starisation, de la course au succès à
n'importe quel prix, qui voudrait que la vie sportive reste (ou redevienne) un simple jeu,
un amusement, comme c'était avant, avec ses anciens copains...
Jean-Michel MARTIN |