Le C.A.P.  -  Centre d'Aide Psychothérapeutique

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1. Définitions

Sentiments et émotions sont deux mots proches. Les sentiments concernent plutôt la vie affective, ils sont plus durables, alors que les émotions renvoient plutôt aux réalités physiologiques, corporelles.

L'émotion dépend plus des circonstances extérieures: ainsi, quand vous êtes sur le point de prendre l'avion, vous pouvez " ressentir " une joie, une excitation, ou une certaine appréhension. Quand vous vous êtes éloigné(e) de l'avion ou de l'aéroport, il n'en reste plus grand chose. Les choses continuent comme avant.
L'émotion est une réaction affective à forte connotation physique, face à ce qui nous arrive (surtout lors de la première fois). Qu'elle soit plaisante (la joie), ou déplaisante (tristesse, peur, colère…), faible ou intense, elle peut se manifester à notre insu et s'accompagner de signes divers : rougeur, tremblements, palpitations, interruption ou suractivation de la pensée, mutisme, etc.

Les émotions sont déclenchées par la soudaineté d'un événement, pour lequel nous n'avons pas eu le temps de recueillir assez d'informations nous permettant d'assurer un contrôle de la situation. Cela va nous pousser à accélérer notre recherche d'information pour réagir justement : quand nous rencontrons un individu suspect dans une rue déserte la nuit, cela suscite l'activation physiologique de l'organisme, crée en nous un état de veille, de vigilance, et dicte un comportement que nous croyons le plus adapté possible.
Les émotions tendent à se dissiper dans les situations pour lesquelles nous possédons suffisamment d'information (soit sur le moment, soit dans notre expérience, soit dans notre mémoire).
Les émotions négatives (crainte, suspicion…), se déclenchent en général quand les informations fausses ou insuffisantes ne sont pas contrebalancées par des informations exactes et suffisantes : je crains l'individu que je rencontre dans l'obscurité, car je n'arrive pas à l'identifier, je ne me sens pas protégé(e), je le perçois comme une menace, et je le déclare suspect.
De manière positive, l'émotion peut permettre de se protéger, de réagir rapidement : elle fait fonction d'alarme transmettant un message minimal, mais vital.

Le sentiment est plus durable, moins dépendant des circonstances : l'amour que vous dites éprouver pour une chose ou pour personne peut présenter plusieurs degrés : je peux aimer le chocolat, mon chien, mon voisin, ma compagne… Si ce que j'éprouvais disparaît avec les circonstances favorables qui l'avaient permis (cadre idyllique…), je n'étais pas habité par l'amour, mais par une émotion forte (comme un coup de foudre) ou autre, qui n'aura pas résister longtemps au changement de décor. Un certain nombre de couples qui battent de l'aile sont fondés sur ce genre de malentendu !

Parmi les principaux sentiments qui peuvent nous habiter, on peut distinguer quatre sentiments de base : la peur, la joie, la colère, et la tristesse, et plusieurs sentiments mêlés, qui combinent deux des quatre sentiments de base. La personne attentive et à l'écoute de ce qu'elle vit et de ce qu'elle ressent, peut classer tout de suite son impression en suivant l'un des sentiments de base ; ou bien repérer un sentiment mêle en essayant d'y distinguer le deux sentiments de base présent.
En voici quelques exemples, parmi beaucoup de combinaisons possibles :
Souci = peur et tristesse ;
Honte = peur et joie ;
Jalousie = peur d'être abandonné et colère ;
Culpabilité = peur de désobéir et colère contre la loi ;
Haine = peur de l'autre et colère contre lui.

Dans les cas de traumatismes, il est bon de clarifier si j'ai affaire à un sentiment d'abandon, de trahison, d'humiliation, d'injustice, de colère, de ressentiment, de rancœur, de peur : peur d'être exclu, peur d'être puni, de ne pas être à la hauteur, de perdre l'amour ou l'estime d'autrui rancœur….


2. Identifier, exprimer l'émotion, le sentiment,
et le comportement qui en découle


Ainsi nos émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, nos sentiments ne sont pas uniquement positifs ou négatifs. Nous pouvons les vivre de manière plus ou moins confortables, plus ou moins intense selon les événements, selon le contexte, selon les personnes. Nous ne sommes pas égaux devant l'émotion et le sentiment !
Certains " grimpent aux rideaux " pour peu de choses, alors que d'autres conservent plus facilement leur calme face aux pires situations.

Il est important de trouver l'équilibre entre le fait de laisser libre cours à nos transports émotionnels ou à notre vécu affectif, tout en les tempérant, sans pour autant les dénier.
Pour éviter les grandes explosions, les " coups d'état " émotionnels ou affectifs, il nous faut tout d'abord prendre conscience de ce qui nous envahit et du comportement qui en découle: colère qui " monte au nez " et qui risque de me pousser au passage à l'acte violent ; joie qui m'envahit et que j'ai envie de partager ; peur qui me déborde et qui me fait perdre mes moyens ; peur de perdre l'estime ou l'amour de l'autre et qui me pousse à dire ou à faire non pas ce que je pense, mais ce que je crois que l'autre attend de moi (au lieu d'être juste, je cherche à plaire ou tout au moins à ne pas déplaire) ; sentiment d'avoir été trahi par l'autre ; sentiment de honte avec la peur de ne pas avoir été à la hauteur (risque de suicide) ; sentiment de culpabilité morbide : j'ai transgressé une loi et contracté une dette, que je ne pourrai plus jamais effacer, sauf en me sacrifiant toute ma vie par des actes de réparation….

Nous pouvons faire appel à notre capacité de raisonnement pour nous calmer, pour canaliser notre vécu intérieur, sans nous laisser déborder par son retentissement profond. Il ne s'agit dons pas de s'affranchir des émotions ou des sentiments au profit de la raison, mais plutôt de trouver l'harmonie entre les deux. Tisser une vie relationnelle satisfaisante (refuser l'isolement total et la solitude définitive), tout en restant fidèle à soi-même, suppose cette capacité à maintenir l'équilibre fragile.

Nous avons le droit de pleurer, d'exprimer notre vie émotionnelle et affective : pleurer quand je suis triste ou quand j'ai trop mal ; crier quand j'ai peur ; manifester ma colère ; chanter, rire et danser quand je suis heureux…

Notre intelligence peut nous aider à la faire au bon endroit (pas forcement au volant de la voiture) ; au bon moment (pas nécessairement en plein milieu du concert), de la bonne manière : hostilité latente ou ouverte qui pousserait au passage à l'acte violent ; critiques permanentes envers soi-mêmes, envers les autres, envers Dieu.


3. Apprendre à positiver et mettre sur pied un rite de passage

Il est possible de remplacer les émotions négatives et les sentiments toxiques ou corrosifs par des éléments congruents et des attitudes adaptées : prendre l'air, aller au soleil, pratiquer un sport personnel ou collectif ; apprendre à relativiser en plaçant dans une trajectoire de vie ; donner du temps au temps (permettant le recul et la hauteur nécessaire pour faire son deuil et lâcher prise) ; échanger les pardons : donner et recevoir ; faire preuve d'humour ; investir dans les relations constructives et fécondes, vivre l'aventure de la vie ; renoncer au désir de vengeance tout en remplissant l'exigence que justice soit rendue.
Au cœur de la tempête, aménager des moments de calme, de repos, sachant que dans l'œil du cyclone je peux trouver la sérénité.
Renoncer à se charger de tous les fardeaux du monde : accomplir son ouvrage quotidien, pas celui des autres, sinon je veux être leur sauveur.
Accepter ses propres limites et petit à petit les dépasser, mais sans consommer trop d'énergie. Ceci pousse à se fixer des objectifs réalistes : réalistes en eux-mêmes, et par rapport aux moyens dont je dispose.

Si ma vie émotionnelle et affective est encore envahie par un traumatisme du passé, dont non seulement le vécu et le ressenti, mais aussi le retentissement m'empoisonne encore l'existence, il peut être utile de mettre sur pied un rite de passage : une cérémonie marquant dans le temps et dans l'espace un changement digne d'être organisé : lettre que j'écris ; entretien que j'ai ; telle image ou telle photo dont je me débarrasse, ou dont je reprends possession ; repas auquel j'invite quelqu'un ; cérémonie religieuse à laquelle je participe : baptême, eucharistie, enterrement, retraite, fête….
L'important est d'y vivre les trois temps fondamentaux du vrai rite de passage :
- rupture avec le passé qui n'est plus assez valorisant ou trop destructeur ;
- apprentissage d'un nouveau mode de pensée et de vie ;
- intégration dans un nouveau système et réconciliation avec ceux (personnes) ou ce (lieu, événement, chose…) avec lesquels j'avais rompu.
C'est de cette manière aussi que nous pouvons réaliser l'invitation et le défi exprimés dans Jean 4,18 : " …l'amour bannit la crainte …", en arrivant à surmonter quelques-uns des parasites gâchant encore trop souvent notre vie :
- l'incapacité ou le refus de l'amour : orgueil, amertume, colère entretenue, indifférence…
- l'incapacité ou le refus de gérer le temps, par les deux extrêmes possibles : l'impatience (vouloir tout, tout de suite), ou la négligence, la nonchalance : " j'ai le temps ";
- l'incapacité ou le refus d'accéder à l'échange des pardons (donner et recevoir) ;
- l'incapacité ou le refus du balisage de l'espace relationnel, avec les deux offenses territoriales de base : l'intrusion, ou le retrait par désinvestissement affectif.

Dr. Jean-Michel MARTIN
  

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