Le C.A.P.  -  Centre d'Aide Psychothérapeutique

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Dieu-Mère, Dieu-Maman

Dieu est présenté comme doué de certaines qualités féminines ou maternelles. Une des caractéristiques de la femme est sa fécondité. La naissance signifie le triomphe de la vie, parfois après des souffrances: Ps.22,10-12: "Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel, tu m'as mis en sécurité sur les mamelles de ma mère; Dès le sein j'ai été sous ta garde, dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu. Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours!" Il s'occupe de moi, pourvoit aux besoins, fait goûter à la joie de l'allaitement. Dans le sens allégorique, Dieu donne le "lait spirituel de sa parole", tout en invitant à prendre une nourriture plus solide (le moment venu): "désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituels et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon" (1Pi.2,2-3)

  
Ps.71,6: "Dès le ventre de ma mère je m'appuie sur toi; c'est toi qui m'as fait sortir du sein maternel, tu es sans cesse l'objet de mes louanges". Je peux compter sur lui
Es.66, 10-14: "Réjouissez-vous avec Jérusalem... afin que vous soyez nourris et rassasiés du lait de ses consolations... vous serez allaités, vous serez portés sur les bras et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai..." Sentiments intenses, profonde compassion. Il nourrit, donne le sein, met en sécurité car il aime ses enfants, ils se savent acceptés et entourés par lui. Proximité relationnelle, sollicitude: la mère calme et donne la joie de la satisfaction du besoin. Rassure et enlève la crainte
Os.11,8: "Mon coeur s'agite au-dedans de moi, toutes mes compassions sont émues...": Dieu est capable de s'émouvoir, de tressaillir, littéralement d'être "retourné", "bouleversé", animé d'une émotion très forte. Il offre la consolation, intervient pour le bien de sa créature, est directement concerné par ce qu'elle dit, pense, fait. Son degré d'implication est grand, il a même été jusqu'à accepter d'offrir son fils unique.
Os.11,1-5: "Quand Israël était jeune, je l'aimais, et j'appelais mon fils hors d'Egypte... le soutenant par le bras... Je les tirais avec des liens d'humanité, avec des cordages d'amour... je leur présentais de la nourriture...". Dieu instaure un lien filial de tendresse. Il se présente comme une nourrice qui élève son enfant. Il m'apprend à marcher, me tient pour que je ne tombe pas. Il me donne à manger
De.32,9-12: "...il a trouvé son peuple dans une contrée déserte... il l'a entouré, il en a pris soin, il l'a gardé comme la prunelle de son œil. Pareil à l'aigle qui éveille sa couvée, voltige sur ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses prunes, l'Eternel seul a conduit son peuple...".
Ps.17,6-9: "Garde-moi comme la prunelle de l'œil; protège-moi à l'ombre de tes ailes...". Le monde animal aussi parle de la sollicitude maternelle, qui intervient en cas de danger, qui protège, qui aide. Il tient à chacun comme à la prunelle de son œil (fragile, précieux, à entourer). Comme l'aigle apprend à ses petits l'art difficile du vol, comme la mère apprend au petit l'aventure de la marche, Dieu se tient à mes côtés sur le chemin de la vie, il me fait part des secrets à connaître, des erreurs à éviter, des pièges à déjouer. Si je tombe, il m'aide à me relever. Dieu est animé de sentiments de tendresse envers ses enfants; il intervient et agit en conséquence: ses actions sont pour le bien, la protection de sa créature. Protection soin et refuge. Il couvre, je suis bien à l'abri sous ses ailes, il me protège devant les forces destructrices.
Ps.91,1-4: "... Il te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse...". L'image de la protection divine est enrichie. Dieu arrache des griffes du mal (du filet de l'oiseleur). La mère est aimante, mais d'un amour fort, qui sait réagir vigoureusement.
Es.49,13-15: "Sion disait: l'Eternel m'abandonne, le Seigneur m'oublie! Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point": Dieu tressaille pour moi dans son sein, dans ses entrailles, c'est l'exemple type de l'amour parental, l'intimité relationnelle dans ce qu'elle peut avoir de "viscéral": Dieu fait preuve de générosité (rek'hem) et de miséricorde (rak'hmanout), terme évoquant l'idée de matrice, d'alliance fondatrice, de générosité originelle, de patience infinie, car Dieu laisse le temps aux hommes et aux petits d'hommes et de femmes de naître et de grandir. Son attachement vient du fait que nous sommes enfantés de lui, sa fidélité à lui est de nature éternelle (ce qui n'est pas toujours le cas de nos parents terrestres).
Ps.131: "Eternel! Je n'ai ni un cœur qui s'enfle, ni des regards hautains; Je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop éloignées pour moi. Loin de là, j'ai l'âme calme et tranquille, comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère; j'ai l'âme comme un enfant sevré...". Le processus de maturation passe par le sevrage, par le processus d'expérience du manque, manque comblé; identification à, et différentiation de. Le sevrage en Orient était une occasion de fête, car l'enfant prenait de la nourriture solide. Il était dur de perdre la proximité et la sécurité de sein maternel, mais il faut passer par ce processus, comme par celui qui consiste à "couper le cordon ombilical". S'attacher, se détacher; être enraciné, partir; tenir, lâcher prise... C'est une des conditions de la paix intérieure et de la sérénité.
Es.46,3-4: "Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d'Israël, vous que j'ai pris à ma charge dès votre origine, que j'ai portés dès votre naissance! Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai; je l'ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver". Dieu m'accompagne à travers toutes les saisons de la vie: les parents (surtout la maman) continuent à porter les enfants dans leur cœur, dans leurs préoccupations, même quand ils sont devenus grands.
Ps.139,13-16: "C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue d'être une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était point caché devant toi, lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existe...". Rappel du processus de la conception, en parallèle avec l'acte créateur (parallèle mère et terre). Dieu connaît sa créature car il l'a "portée", et celle-ci à son tour doit se rappeler qu'elle est porteuse de Dieu, car créée à son image. Dieu a formé "mes reins", mes parties les plus intimes, il est présent au plus profond de moi et connaît mes motivations les plus profondes, mes désirs les plus secrets. Il est le Dieu de l'intimité relationnelle, de la proximité, l'être aimant, mais aussi le redoutable puissant face auquel rien ne peut reste caché. Ma conception, chaque conception, reste un mystère (lieu caché), mais il y a un projet: le projet collectif, des créatures (renvoyant à la création, acte mystérieux) et le projet personnel, présent derrière chaque conception (derrière chaque vie) personnelle dans son originalité et son caractère unique.


Dieu-Père, Dieu-Papa

Dans la famille, la mère, ou parler d'elle de manière plus proche, la maman, représente l'attention bienveillante, le sourire, l'accueil, la protection, le soin dispensé, la tendresse, l'amour et la bonté. Le père est plus généralement le porteur de l'autorité et le garant du respect de la loi, de la justice. Selon les endroits ou les sociétés, il peut être le maître ou le chef religieux. Il est le soutien de la famille, le symbole de la force. Il est aussi capable d'affection, de tendresse alors que la mère, elle, peut très bien représenter l'autorité et la justice. Le terme araméen "Abba" contient cette notion de proximité relationnelle, d'attention bienveillante.

Dans la Bible, la paternité est un attribut divin. Déjà le nom Abram, qui deviendra Abraham, évoque le culte du Dieu-Père. Abram signifie "le père aime" et Abraham, "le père est exalté". Israël a été choisi, élu et adopté par Dieu: "Israël est mon fils, mon premier-né..." (De.14,2; Ex.4,22). L'acte historique de la sortie d'Egypte manifeste l'élection d'Israël comme premier-né: "Je disais: Comment te mettrai-je parmi mes enfants, et te donnerai-je un pays de délices, un héritage, le plus bel ornement des nations? Je disais: Tu m'appelleras: "Mon père", et tu ne te détourneras point de moi...". Dieu instaure une relation d'alliance et d'adoption avec ses enfants. La filiation d'Israël est ainsi fondée non sur un mythe ou sur une spéculation, mais sur l'expérience concrète d'un geste sauveur unique en son genre (libération de l'esclavage et du joug étranger), acte accompli par Dieu dans l'histoire.

La prédication des prophètes développe la notion de Dieu-Père, exprimant la profondeur de cette relation et les exigences sérieuses qu'elle entraîne. Les prophètes dénoncent en maints endroits l'ingratitude constante qui est la réponse d'Israël à l'amour paternel (mais non paternaliste) de Dieu.

Dieu est appelé "Père" dans l'Ancien Testament:

De.32,6: "Le Seigneur... n'est-ce pas lui ton Père, qui t'a donné la vie? C'est lui qui t'a fait et qui t'a établi
2 S.7,14: "Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils"
Es.63,16: "C'est que notre Père, c'est toi!...c'est toi Seigneur, qui es notre Père..."
Es.64,7: "...Seigneur, notre Père, c'est toi; c'est nous l'argile, c'est toi qui nous façonnes, tous nous sommes l'ouvrage de ta main"
Jr.3,19: "Et je disais: "Vous m'appellerez: Mon Père"..."
Jr.31,9: "Oui, je deviens un père pour Israël, Ephraïm est mon fils aîné..."
Jb31,18:! "Dieu, dès mon enfance, m'a élevé comme un père..."
Ps.68,6: "Père des orphelins, justicier des veuves, tel est Dieu dans sa sainte demeure...".


On peut distinguer trois sortes de textes: Dieu se nomme Père:

2 S.7,14; Jr.31,9; Ml.1,6


Les hommes nomment Dieu père:

De.32,6; Ml.2,10; Ps.68,6


Les hommes invoquent Dieu: "Père!":

Es.63,16; 64,7; Jr.3, 4,19; Ps.89,27...


Dieu est comparé à un père:

De.1,31: "... puis au désert, où tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils..."
De.8,5: "Reconnais en ton cœur que l'Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant"
De.32,18: "Tu as abandonné le rocher qui t'a vu naître, tu as oublié le Dieu qui t'a engendré"
Ml.3,17: "J'aurai compassion d'eux, comme un homme a compassion du fils qui le sert..."
Ps.22,11: "Dès la sortie du sein, je fus remis à toi; dès le ventre de m mère, mon Dieu c'est toi! ".


Israël ou des Israélites appelés fils ou enfants de Dieu:

Ex.4,22-23;
De.14,1; 32,5,19-20;
2 S.7,14;
Es.1,2-4; 30.1,9; 43,6; 45,11; 63,8;
Jr.3,14,19; 31,9,20;
Os.2,1; 11,1;
Ps.2,7; 73,15; 89,28.


Jésus se sert du terme de "Père" dans ses prières,
pour parler de Dieu et à Dieu:


"Je te loue, Père Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les a révélées aux enfants..." (Lu.10,21);
"Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font..." (Lu.23,34, sur la croix);
"Père, l'heure est venue..." (Jn17,1,5,11,21,24,25: la prière sacerdotale);
"Notre Père qui es aux cieux..." (Mt.6,9-13: le Notre Père).


Le terme araméen de "Abba" désigne une relation plus intime, comme celle d'un enfant avec son papa, comme celle d'un papa compatissant et concernant, désireux d'entretenir avec son fiston ou sa fillette des liens affectueux et proches. Jésus s'adresse en ces termes à Dieu en Mc14,36, lors de l'agonie en Gethsémané: "Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux". Jésus est seul, abandonné par ses amis, livré à sa solitude de souffrance et d'agonie. Il est seul, incompris, et aspire à une présence, à une aide, au réconfort que seule la présence de "son papa céleste" pouvait lui offrir. Il ne manque pas de foi, mais souffre beaucoup car Dieu semble se tenir éloigné, alors qu'en réalité il est proche de lui, au cœur même de la souffrance, et il agit de la sorte avec nous, nous invitant à ne pas succomber au découragement ou à l'amertume suite au sentiment (erroné) d'abandon ou de désapprobation de sa part.

Dans Ro.8,14-16, nous pouvons lire: "Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dan la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption pas lequel nous crions: Abba! Père! L'Esprit lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu". Les trois personnes de la trinité collaborent pour m'assurer de l'amour de mon papa céleste, pour me dire que je n'ai aucune raison de craindre, d'avoir peur, car il veut toujours ce qu'il y a de meilleur pour moi. Le processus est celui de l'adoption en Jésus ou de la naissance d'en-haut (Jn3), qui me permet de transcender les déterminismes, passant du lien de sang au lien de sens (généalogie de Mt.1). Je peux me détacher des liens de servitudes du péché et du poids des craintes morbides.

L'apôtre Paul reprend le même thème en Ga.4,6-7: "Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père! Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils, et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu". Une fois de plus, c'est le Saint-Esprit qui me permet de reconnaître en lui mon papa, qui désire entretenir avec moi, avec chacun de ses enfants, un lien filial étroit. Les soins qu'il dispense sont de qualité, l'amour qu'il prodigue est immense: "...jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'église..." (Ep.5,29).

Dieu se sent donc personnellement concerné par chacun de ses enfants, de ses gamins, de son fiston, de sa fillette (bien que parfois il s'agisse d'un sale gosse désobéissant ou mal élevé. Le Dieu-Papa ou le Dieu-Maman accorde la paix, la sécurité, l'affection, le pardon et la tendresse dont nous avons tant besoin. Attitude bienveillante et fondamentale de Jésus aussi (avec le risque pris d'être rejeté): "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu" (Mt.23,37).

Attitude d'amour, d'infinie patience, étendant les bras de la justice et de l'affection, comme sur la croix ou se sont embrassées l'amour et la justice de Dieu. Main tendue pour aider à marcher celui qui trébuche encore, pour rassurer celui qui doute; entrailles qui sont prêtes à s'émouvoir et à tressaillir; conjugaison de la sévérité et de la tendresse.

ANNEXE

Ce que pensent les enfants de leur père:

A six ans: "Mon papa sait tout"
A dix ans: "Notre papa sait beaucoup de choses"
A quinze ans: "Nous en savons autant que papa"
A vingt ans: "Décidément, papa ne sait pas grand-chose"
A trente ans: "Nous pourrions tout de même demander l'avis de papa"
A quarante ans: "Papa sait quand même beaucoup de choses"
A cinquante ans: "Ah! Si nous pouvions encore demander à papa"

 

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