Le C.A.P.  -  Centre d'Aide Psychothérapeutique

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   Les saisons de la vie

 

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I. Au fil de tes jours

Au fil de tes jours coulent les saisons. Le temps égrène ses gouttes et t'entraîne en glissant. Le ciel n'arrête pas de changer, la terre d'effectuer sa révolution en tournant: ciel gris de l'ennui qui te ronge; ciel noir du désespoir qui t'accable; petite lueur bleue de l'espoir qui renaît; crépuscule au soir d'une vie bien remplie.

Changement des couleurs de ton parcours: souriant au renouveau du printemps; épanoui et joyeux à la chaleur de l'été; mélancolique et rêveur au soir d'automne; un peu triste mais serein dans l'attente de l'hiver. Ronde des saisons qui fait tourner le manège du monde. Tu en perçois l'harmonie en ouvrant la fenêtre de ton cœur sur le cortège des sons qui résonnent et des teintes qui passent. Accueille au creux de ta main ce cadeau offert comme le doux présent d'une rencontre!
Au fil de tes jours, tu peux tisser la toile des mois et des années:

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Printemps de la vie et renaissance des débuts; enfance en devenir et fraîcheur du premier regard; une promesse dans le nid de la nature; une naissance dans l'herbe douce du matin; le lever matinal qui porte l'espoir de l'être en devenir. Autant de signes vivants d'espérance dans le tumulte des événements. Graines des potentialités semées dans le champ de ta vie: elles prennent leur temps, germent lentement, fleurissent au moment le plus imprévu, quand la montagne semble infranchissable et quand le soleil rougit de plaisir à ton carreau, à la fin d'une promenade dont tu as cueilli les fleurs de l'espoir.

Richesse de ton existence quand vient la période chaude et colorée de l'été: quand les sillons des labours irriguent les veines de la terre; quand les fruits des bois sortent de l'ombre; quand les fleurs carillonnent de leurs mille clochettes, annonçant la fête et l'insouciance de ta jeunesse, vécue en plein midi. Parure d'or qui chante le créateur et s'ouvre à lui. Rythme de la vie qui t'entraîne et bouleverse ton centre de gravité; regard espiègle qui préfère allumer la petite lueur de l'espoir au lieu de lutter contre l'obscurité.

Et puis l'automne, avec sa palette de teintes délicates et tendres, ses senteurs parfumées; les activités qui diminuent. La fleur doucement se fâne; saison mûre de la récolte et de la plénitude. Tu perçois le fruit de ton travail et de la nature. Les coups t'ont éclaboussé(e), les épines t'ont égratigné(e), mais l'automne de la vie t'a paré(e) d'une beauté nouvelle et subtile, qui succède au charme de la jeunesse. Ton expérience s'est étendue, les amitiés enrichies. Tu as plus de raisons de sourire de toi que de rire des autres. L'arbre est nu? Des feuilles sont tombées? Dieu tient tendrement dans sa main toutes nos chutes. La pomme a perdu sa parure d'antant? On ne perd une chose que pour en acquérir une autre, peut-être un aspect de la vie qu'on ne pouvait connaître avant.

Enfin l'hiver qui frappe à ta porte. C'est le temps froid, mais pas figé. Le rythme de la vie se ralentit et le champ d'action se restreint, mais avec la croissance qui continue, bien qu'elle échappe au regard de l'être pressé. Le paysage est enneigé, blancheur de la pureté. Neige qui isole la terre, l'empêchant de mourir en gelant trop profondément. Manteau qui protège les petites pousses qui se cachent encore et qui permet aux racines de continuer en profondeur. L'hiver de la vieillesse, période où l'homme est assis ou marche sur trois pieds. En réalité, période calme avec la chaleur du dedans qui veille et qui dure; moment où le papillon aux couleurs chatoyantes perd quelque peu son éclat, en même temps que ses ailes deviennent lourdes. Pour certains, emprisonnement dans la solitude, l'abandon, l'oubli, l'impression d'être mis à l'écart, d'être de trop. Pour d'autres, la libération de la course aux résultats immédiats; l'occasion d'enfin cheminer un peu plus loin, d'élargir l'horizon d'un regard plus compréhensif. Temps de la réflexion; déchéance pour celui qui vit pour le corps, apothéose pour celle qui à vécu pour l'esprit et abandonne l'ordre de l'efficacité pour celui de la fécondité.

Temps du sourire des yeux reconnaissants et de l'âme apaisée:
La terre sourit, car le soleil est là, derrière le ciel gris.
La terre se marie: un peu de givre ici, un peu de neige là.
La terre si jolie aura beaucoup d'enfants quand reviendra le printemps.
Après tout ce blanc reviendra le vert.
Le printemps revient après l'hiver.
Après le grand froid le soleil,
Après la neige le nid.
Après le noir vient le réveil,
L'histoire n'est jamais finie.

Au soir de la vie, je me rappelle la fougue de la jeunesse, quand Dieu était loin. A midi, à l'été de mon parcours, alors que j'étais en pleine force de l'âge, je voyais Dieu comme un roi majestueux. A l'automne, alors que je récolte les fruits de mon labeur, Dieu est devenu mon ami. Maintenant, dans le calme de l'hiver, dans la musique du silence, par Jésus, nous sommes devenus frères et sœurs d'humanité. Je ne suis pas triste, car après la séparation, naît la réconciliation et retentit la mélodie des retrouvailles:

"L'hiver est passé, la pluie a cessé; elle s'en est allée. Les fleurs poussent sur la terre, le temps de chanter est arrivé" (Cantique 2,11-12).

Chant des retrouvailles avec les miens, avec Lui; temps de la résurrection, du renouveau après le long sommeil: "Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d'Israël. Vous que j'ai pris à charge dès votre naissance. Jusqu'à votre vieillesse je serai le même. Jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai; je l'ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver" (Esaïe 46,3-4).

II. Prière

"Dieu, tu conduis dans nos vie toutes les saisons,
Tu prépares le sol d'où va naître le tendre bourgeon.
Prends ton enfant qui sourit quand vient le printemps,
Il veut marcher avec toi en chantant!
Dieu, tu conduis dans nos vies toutes les saisons,
Et ensemble nous t'adorons et te célébrons.
Dieu, tu mûris le grain de notre moisson,
Reçois en retour la gerbe de notre adoration."


III. Célébrer les saisons de la vie

Notre parcours terrestre peut être perçu comme un cheminement vers la maturation, grâce à l'apport inestimable des gens que nous rencontrons et des situations auxquelles nous devons faire face. Le croyant cherchera à développer des attitudes et à intégrer des valeurs-principes qui favoriseront son éveil à la spiritualité et le développement de sa foi. Cette dernière implique une croyance; la construction et la transmission d'une instruction (conçue autant comme un savoir que comme un savoir-faire et un savoir-être); la participation à des pratiques (prière, étude de la Bible, liturgie...); la confrontation à certains faits (histoire du salut); l'intégration d'un certain nombre de doctrines (existence de Dieu, personne et action du Christ, rôle de l'Esprit, origine, nature et destinée de l'homme...). La Bible en est le manuel principal, la source fondamentale pour les normes de comportement des gens et de compréhension du monde dans lequel ils vivent: "Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre" (2 Timothée 3,16).

Nous pouvons envisager la vie de deux manières: comme un réservoir qui s'épuise goutte à goutte (regard pessimiste), ou comme un vase qui se remplit d'expérience, de mémoires, de richesses, avec la bonification des années et le bénéfice de l'âge (regard réaliste et optimiste)! Dans cette deuxième perspective, il est possible de surmonter l'aliénation relationnelle ambiante (familles monoparentales, couples en rupture, solitude, isolement..); possible de survivre à l'aliénation économique (précarité de l'emploi, menace du chômage, baisse des ressources); possible de résister à l'aliénation médiatique (opposition entre le monde réel et le monde cybernétique-virtuel, instantanéité de l'information, sans possibilité de vérifier son authenticité); possible de ne pas sombrer dans l'aliénation métaphysique et morale (perte de la vérité, du sens à la vie...).

Notre monde sécularisé est caractérisé par ce que nous pourrions appeler la trinité moderne:

1. utopie de la prospérité illimité: l'être humain disposerait de ressources illimitées, dans un monde lui-même aux possibilités infinies;

2. utopie de la sexualité débridée: tout est permis, mais plus grand chose n'est possible);

3. mythe de la raison infaillible: la rationalité, l'intelligence rationnelle, les facultés intellectuelles auront le dernier mot!


Nous ne pensons pas qu'il est de notre devoir de nous y opposer, car elle possède en elle-même ses propres germes de destruction.

Par contre nous somme persuadé que Dieu communique encore, qu'Il se fait connaître à l'homme et qu'Il se révèle de différentes manières, parmi lesquelles nous distinguerons les événements vécus, les personnes rencontrées, le modèle parental (le père et la mère, la paire), et les principes transmis. Nous inscrivons chacun de ces modes de révélation divine en lien étroit avec l'élément correspondant d'un quadruple modèle pédagogique:

Type de révélation divine Modèle comportemental correspondant
1. Evénements vécus Célébration
2. Personnes rencontrées Expérience, Communion en communauté
3. Modèle parentale biblique (la mère et le père = la paire) Fraternité, lien filial
4. Principes Instruction didactique, éducation


1. La célébration des saisons ou "Que ta volonté soit fête":

Dieu se révèle par les événements de l'histoire personnelle et collective auxquelles Il donne leur plein sens (histoire événementielle signifiante dans une perspective d'Histoire du Salut). Dieu donne la vie, et surtout un sens à la vie. Il intervient dans le déroulement des événements, présent au quotidien et dans des moments plus forts: Il est déjà là à la création (Genèse 1 et 2); à l'exode, au sortir d'Egypte (Exode 12,37); à la Pentecôte (Actes 1-2), et dès ma conception: "C'est toi qui as formé ms reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue d'être une créature si merveilleuse..." (Psaume 139,13-16). Chaque semaine Il me donne rendez-vous pour la rencontre du sabbat.

Je sais qu'Il veut mon bien, car "...toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu..." (Romains 8,28). Quand je considère les événements que j'ai vécus au passé, dans le présent, et dans le futur qui m'attend, je ne peux être que rempli de gratitude, de reconnaissance, car Il a exprimé son amour dans sa manière d'intervenir. Le contact avec Lui développe non seulement une mémoire historique du souvenir, mais aussi une mémoire sémantique, celle qui trouve un sens à ce qui est vécu avec Lui dans la façon dont se sont déroulés les événements. Je ne peux que le célébrer, car il est Dieu d'amour: la célébration consiste à se rappeler ce qu'IL a fait pour moi, pour son peuple.

Cette démarche est fondée sur la notion d'alliance, cette relation privilégiée entre Yahvé et son peuple, entre le créateur et ses créatures. Deutéronome 6,3-7 chante cet amour: "...L'Eternel, notre Dieu, est le seul Dieu. Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants...".

La famille d'où je viens, le peuple dont je fais partie, transmettent cette double réalité: celle d'une lignée de générations, dans laquelle je m'inscris, et celle d'appartenance. En effet, je fais partie de manière organique de cette entité qui chante, qui danse, qui célèbre Celui dont elle a pu goûter les bienfaits dans le cadre de l'alliance familiale et ecclésiale, au sein même du don qu'Il offre à chacun de ses enfants.

Il revient à la famille, aux parents, la tâche de transmettre et de rappeler l'alliance contractée entre Dieu et son peuple (Exode 12,1-4), le faisant apparaître comme un créateur puissant, un roi majestueux, un Seigneur miséricordieux, qui conjugue amour et justice dans le cadre du Tsedek. La proclamation des actions de Dieu et la réactualisation de ses promesses encourage, permet de se réapproprier un bout de cette histoire, redonne espoir, oriente les énergies, canalise les efforts. La préparation du sabat, l'investissement dans le temps favorise la rencontre avec Lui...

Les éléments festifs ont un impact réel et durable: à la Pâque, le sang de l'agneau parle de l'expiation, du sacrifice, de la possibilité d'effacer la culpabilité et la honte de la dette contractée lors de la transgression; les herbes amères parlent de la souffrance en Egypte, mais aussi de la douceur suite à la libération de tous les esclavages; le pain sans levain chante la pureté. Symbolisme aussi du sanctuaire dans l'Ancien Testament; des éléments de la Cène dans le Nouveau Testament, spécialement avec le pain rompu et le sang versé, le lavement des pieds, représentant la mort et la résurrection du Christ, le pardon qu'il offre, la réconciliation qu'il rend possible, les retrouvailles qu'il prépare...

Des temps familiaux et collectifs forts sont célébrés, rappelant ses interventions passées, les réalisant dans notre présent, les souhaitant ou les favorisant pour le futur: l'événement spécifique de l'exode que l'on célèbre et commémore, la libération de l'esclavage (de tous les esclavages, le péché, les addictions, les dépendances et les peurs...), l'appel à se mettre en route pour la marche vers la terre promise, en vue de la rencontre avec le libérateur...

La pâques réactualise le sacrifice, l'issue heureuse de la longue marche; la sainte-cène (l'eucharistie) évoque le sacrifice de Christ, la possibilité offerte de se purifier et de vivre le pardon); le baptême représente le don de soi, l'effacement des péchés après la purification...

Toutes ces manières de célébrer la bonté de Dieu en notre faveur nourrissent la foi, alimentent l'imagination, mettent en relief l'activité bénéfique de notre Dieu, rafraîchissent la mémoire sémantique de génération en génération, tout en sollicitant notre intelligence affective (sentiments positifs de confiance, de sérénité, d'espoir plus fort que le découragement, de pardon triomphant de la blessure infectée et de l'amertume), avec la capacité de voir plus loin, de prendre de la hauteur et du recul, de placer les choses, les gens et les événements dans une certaine perspective dans une trajectoire qui donne à ma vie sa vraie épaisseur.

2 L'expérience personnelle et la communion dans la communauté:

Dieu a aussi choisi de se faire connaître personnellement à l'humanité: à Moïse quand Il lui donne ses lois, à différents personnages de la Bible, aussi bien femmes qu'hommes, et à chacun d'entre nous par l'envoi de son Fils, Jésus-Christ, par l'incarnation: "...Dieu nous a parlé par son Fils..." Hébreu 1,2). C'est pas son Fils qu'Il a donné l'exemple vivant de sa grâce et de sa miséricorde: "...Celui qui m'a vu a vu le père..." (Jean 14,9).
L'expérience religieuse passe obligatoirement par le contact personnel de proximité, la rencontre vécue et expérimentée (aspect fonctionnel et médiatisé de ma foi): j'apprends à connaître Dieu non seulement en rappelant ses actions bénéfiques, ses interventions positives au moments de la création et dans les temps forts de l'histoire, mais aussi en vivant par expérience personnelle la relation avec Lui et avec les autres.

La communion au sein de la communauté (familiale, ecclésiale, sociale...) permet d'approfondir, d'enrichir cette relationnelle avec Dieu, à l'intérieur du corps de Christ, lieu de rencontre de la dimension horizontale (humaine) et verticale (divine-transcendante, surnaturelle). Un époux qui se retrouve avec sa femme bien-aimée, un parent pardonnant à son enfant, un enfant réparant sa faute, un jeune apportant son aide, un vieillard qui ouvre ses bras à ses proches, la réconciliation d'ennemis de longue date... autant de manières de connaître Dieu et de la faire connaître, quand le Saint-Esprit permet aux croyants de porter de tels fruits, à la saison de l'amour en action. Un avant-goût du paradis sur terre.

3 L'établissement du lien filial et de la figure parentale:

le modèle parental biblique (père, mère, la paire), suggère de considérer "Qui est Dieu". Il est "...notre père qui est aux cieux..." (Matthieu 6,11-15), mais aussi un parent plus proche et concerné, comme un papa et comme une maman. Il ne s'agit pas de son sexe, mais du modèle relatinnel de proximité et d'affection qu'Il veut établir avec chacun de ses enfants au sien de la grande famille humaine.
Paul en parle dans Romains 8,14-16: "...Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu d'adoption par lequel nous crions: Abba! Père! L'Esprit lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu...". Dieu est proche de nous, comme un papa, au sein de la douleur, permettant de ne pas succomber au découragement ou à l'amertume suite au faux sentiment d'abandon ou de désapprobation de sa part. Je n'ai plus de raison objective d'avoir peur, car Il veut mon bien et se tient à mes côtés.

Il prodigue des soins de qualité: "...jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Eglise..." (Ephésiens 5,29).

Ce Dieu a aussi les qualités maternelles, par son amour inconditionnel: "...Sion disait: Dieu m'abandonne, Dieu m'a oubliée. Une femme peut-elle oublier l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas compassion du fruit de ses entrailles? Quand bien même elle t'oublierait, moi je ne t'oublierai pas!" Le Dieu-papa et le Dieu-maman conjugue justice et amour, loi et évangile, exigence et tendresse, justesse et compassion. Il pourvoit à mes besoins, répond à mes attentes: "...J'ai l'âme calme et tranquille, comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère; j'ai l'âme calme et tranquille..." (Psaume 131,2). Dieu continue son action nourricière et consolatrice jusqu'à la fin des temps: "...Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur..." (Apocalypse 21,4). Dieu déverse sa tendresse, partage sa bonté, apporte sa consolation. Il tend sa main pour diriger celui qui hésite encore, Il étend ses bras pour enlacer son enfant, il ouvre ses ailes de réconciliation. Il fait preuve de générosité (rek'hem) et de miséricorde (rak'hamout, terme évoquant l'idée de matrice, d'alliance fondatrice, de générosité originelle, de patience infinie, car Dieu-maman et Dieu-papa laisse le temps aux fillettes et aux fistons désobéissants et mal élevés que nous sommes de naître et de grandir.

Encore une fois, les saisons de la vie sont vécues avec sérénité, non pas dans le sens d'une source qui se vide ou tarit, mais d'une eau vivante qui jaillit en mille goutte d'éternité. Dieu y apparaît dans une histoire signifiante, alimentant ma mémoire sémantique à travers les événements vécus (habituels ou extraordinaires); par l'intermédiaire des personnes côtoyées (importance des relations interpersonnelles et du vécu au sein de la communion dans la communauté); par la médiation du couple parental, le père et la mère.

Ce même Dieu a posé des principes fondamentaux, qui sous-tendent tout l'enseignement biblique.

4 Poser les principes par l'instruction didactique:

les valeurs exposées dans la Paroles sont normatives quant à notre mode de vie (implicites à la création, explicites dans le Décalogue en Exode 20). Ces principes, ces règles de vie sont caractérisés par la droiture dans les opinions, ma miséricorde et l justice dans la conduite. Le résumé magistral en est donné par Jésus lui-même en Matthieu 22,36-40: "...Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée... et ton prochain comme toi-même..." Cet apprentissage commence dès le plus jeune âge, dans un cadre répondant aux besoins de l'enfant, avec comme finalité ultime de permettre au nourrisson, à l'enfant, de faire lui-même ses choix, toujours en vue de faire l'expérience du vrai bonheur: "...Il mangera de la crème et du miel, jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien..." (Esaïe 7,15).
Nous pouvons donc connaître Dieu et le faire connaître par la célébration, suite à la prise de conscience qu'Il veut notre bien personnel et collectif, au sein même du tissage relationnel par la communion dans la communauté, par la fraternité et le lien filial, par l'intégration des principes fondamentaux dans notre manière de penser et de nous comporter.

Les expériences de vie, la lente maturation au rythme des saisons, le contact avec les gens, les liens intra- et interpersonnels, les difficultés rencontrées et les dangers surmontés, l'identification avec la paire (mère et père), l'intégration de la double figure relationnelle du Dieu-papa et du Dieu-maman, l'appropriation des principes didactiques permettent à l'enfant de faire retentir un cri qui résonne à travers les siècles: "Que ta volonté soit....fête!"

IV. Les saisons d'un arbre en images

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V. Histoires

1. Le pommier mécontent:

un pommier était déprimé, planté au milieu d'autres arbres auxquels il se comparaît.
Il se plaignit à son créateur: "Regarde-moi, je suis chétif et tout tordu. Regarde ces grands pins qui m'entourent, leur splendeur me cache le soleil. A l'automne, quand je suis dépouillé de toutes mes feuilles et de tous mes fruits, je suis encore plus misérable. Tous mes défauts sont mis à nu! Ces grands pins qui m'entourent peuvent admirer les étoiles, mais moi, je peux dire que j'ai de la chance, si parfois, à l'occasion d'un coup de vent, je peux à peine en apercevoir une!

Seigneur, je ne veux pas te faire de reproches, mais il me semble que tu ne m'as donné aucune beauté et aucun moyen de m'épanouir comme les autres!"

Sur ces mots, le vent se leva et la seule décoration du pommier, sa dernière pomme accrochée à une de ses branches, tomba par terre. Complètement effondré, le pommier se plaignit à nouveau au Seigneur: "Voici, dit-il, qu'il ne me restait qu'une pomme pour toute décoration, et elle m'a été arrachée!"

Alors le créateur fit entendre sa voix: "Tu ne sais pas reconnaître ta beauté intérieure. Regarde l'endroit où est tombée ta pomme!"

En se penchant un peu, le pommier vit que son unique pomme, en tombant sur un rocher, s'était brisée en deux. Au cœur de la pomme fendue, on apercevait une merveilleuse étoile.

2. Les deux semences:

par un curieux hasard, deux semences se retrouvent sur le sol, côte à côte. L'une d'elle, un peu timide, engage la conversation: "J'ai hâte d'entrer en terre pour germer et prendre racine. Cela me fait un peu peur, mais on dit que c'est un moment qui passe rapidement. Très vite, ma tige sortira de terre pendant que mes racines se nourriront des aliments du sol. Je verrai le soleil, je boirai la rosée du matin. Je prendrai des bains d'eau de pluie. J'aurai des feuilles et des fleurs magnifiques. Je le ferai des amis avec les autres tiges qui pousseront autour de moi"
En écoutant sa compagne, l'autre semence n'arrêtait de faire des grimaces de dégoût.

"Eh bien, moi, dit-elle, je ne veux pas entrer en terre, c'est trop gluant! Il paraît que l'on se met à pourrir et que nos racines s'enfoncent davantage dans la saleté. On se fait frôler par des vers vicieux. Et quand la tige commence à sortir de terre, on est envahi de toutes sortes de bestioles. Tu te fais rôtir par le soleil, et un beau jour, quelqu'un vient t'écraser.

Moi, je ne veux pas prendre le risque de mourir pour pouvoir grandir, je veux rester une semence toute ma vie!"

La semence n'avait pas terminé sa phrase qu'un oiseau qui passait par là la mangea.

3. La lutte contre les pissenlits:

un homme était très fier de son gazon. Il était d'un vert tendre et bien fourni comme un tapis de mousse. Vraiment, il n'y avait pas de plus beau gazon dans toute la région.
Un jour, en parcourant son terrain, l'homme découvrit dans sa pelouse des têtes de pissenlits. Il en fut paralysé de stupéfaction. Et chaque jour, les pissenlits envahissaient davantage son gazon.

Il commença par passer la tondeuse de manière à couper la tête des intrus. Mais, à la suite de quelques coupes, les pissenlits avaient appris à pousser tellement vite qu'elles dépassaient l'herbe. L'homme acheta alors un insecticide. Mais après avoir été quelque peu affaiblis par le poison, les pissenlits devinrent immunisés et reprirent leur pousse de plus belle.

Après avoir expérimenté tous les moyens d'extermination imaginables, notre homme dut se rendre à l'évidence: la peste jaune était toujours là. En désespoir de cause, il écrivit aux experts du ministère de l'agriculture. Pas de réponse. Se femme, qui le voyait désespérer de plus en plus, lui fit la suggestion suivante: "As-tu songé que tu pourrais apprendre à aimer les pissenlits?"

Apprendre à aimer les choses telles sont, quand on ne peut les changer, et apprendre à s'aimer, tels qu'on est, et surtout tel qu'on peut devenir, transformé par le soleil de la grâce!

4. Développer l'esprit des oies migratrices:

au printemps, quand elles arrivent, ou en automne, quand je les vois partir, je constate qu'elles volent en formation de "V". Elles se suivent de près, parce que le mouvement des ailes d'une oie qui précède crée un déplacement d'air tel qu'il entraîne la suivante dans son sillage. Une oie qui en suit une autre économise plus de 60% de son énergie à chaque battement d'ailes. En volant en "V", les oies augmentent leur capacité de vol d'une distance d'environ 70% par rapport à la performance d'un oiseau solitaire.
Si une oie quitte la formation pour faire cavalier seul, elle subit la résistance de l'air. Aussi s'empresse-t-elle de rejoindre la volée pour profiter de l'attraction fournie par l'oiseau sui précède. Quand l'oie de tête est fatiguée, elle laisse sa lace à la pointe de la volée à une autre. Par leurs cris, les autres oies encouragent celles du peloton de tête à conserver leur vitesse de croisière.

Dans les mœurs des oiseaux, il y a encore plus étonnant: si une oie tombe malade ou est blessée, deux autres l'accompagnent dans sa descente au sol. Elles lui apportent de l'aide jusqu'à ce qu'elle puisse reprendre son vol. C'est seulement dans le cas où l'oie malade viendrait à mourir que ses deux compagnes s'envoleraient pour aller rejoindre une autre volée migratoire.

Un bel exemple de solidarité et de collaboration, une vraie stratégie de route, qui vise le long terme!

5. Deux souris curieuses:

deux petites souris particulièrement curieuses réussirent à se hisser sur le rebord d'un bidon de lait. Elles se délectaient en léchant les gouttelettes laissées sur le rebord. Soudain, l'une d'elles glissa et tomba dans le bidon. L'autre, surprise, se retrouva à son tour dans le lait.
Elles nagèrent tant bien que mal toutes les deux. Mais les parois du bidon étaient glissantes et il leur était impossible de sortir de là.

La première se dit en elle-même: "Il faut que je nage; il faut que je persévère; il faut que je montre aux autres comment je suis persévérante!" Puis, après un certain temps, elle finit par s'épuiser et se dit: "A quoi bon me débattre! Je suis trop fatiguée. D'ailleurs, je n'en sortirai jamais; mieux vaut se laisser couler et en finir tout de suite. Au moins, je ne souffrirai pas longtemps"

L'autre, au contraire, ne cessait de se dire: "J'ai choisi de vivre. Je veux persévérer jusqu'au bout, car j'ai encore de belle saisons devant moi!". Je sais que je peux nager encore longtemps!"

Au matin, quand le cultivateur arriva près de son bidon de lait, il découvrit les deux souris. L'une était noyée, alors que l'autre... flottait sur un gros morceau de beurre!

6. La plus belle saison de la vie:

Un jour, à l'occasion d'une fête qui avait réuni un certain nombre de personnes de tout âge autour d'une table garnie des mets les plus succulents, on agita cette grave question: "Quelle est la saison de la vie la plus heureuse?"
Beaucoup d'invités donnèrent leur réponse. Une petite fille de sept ans déclara: "Pour moi, c'est tous les soirs quand le ciel est bien clair et que je vois les étoiles. Je vois alors les trous dans le tapis de Dieu, par lesquels brillent la lumière du ciel!"

Un homme respecté, qui avait gardé le silence, et qui portait courageusement le poids des quatre-vingts années qu'il avait vécues, prit à son tour la parole: "Avez-vous vu les beaux arbres qui ornent l'entrée du jardin?
Quand arrive le printemps et que, sous l'influence de la douce chaleur de l'atmosphère, les bourgeons commencent à se montrer et se transforment ensuite en fleurs, je pense en moi-même: Quelle belle saison le printemps!

Puis, quand l'été vient couvrir les arbres d'un épais feuillage, où les oiseaux sont si heureux de chanter leurs jolies chansons, je me dis: Que l'été est une belle saison! Ensuite, quand arrive l'automne, et que je vois ces mêmes arbres chargés des fruits le plus savoureux, je m'écrie: Vive l'automne!

Enfin quand le dur et froid hiver fait son apparition, que la vie continue au ralentie, mais qu'il n'y a ni feuilles ni fruits sur les arbres, alors, à travers leurs branches dénudées, je regarde plus haut, et j'aperçois mieux que je n'aurais pu le faire avant, les splendides étoiles qui brillent aux cieux de leurs milles feux, et je me dis: Merci pour cette symphonie hivernale dans le concert des saisons!"

Jean-Michel MARTIN 

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