Violon, prince des instruments à cordes,
Roi de l'orchestre, enfant chéri du luthier.
Tu mets un terme à l'âpreté de nos discordes,
Et tu nous dis: "Pas la peine que vous luttiez"!
Ami du tzigane ou Stradivarius prisé,
Tu allies le souci d'une plastique parfaite
Aux qualités acoustiques de la vraie fête,
Et notre respect tu ne saurais mépriser.
Tu es accordé en partant de "chanterelle",
Ta corde la plus fine, comme un battement d'ailes.
Mi-La-Ré-Sol: ta voix nous ensorcelle,
Et au plus beau des envols, elle nous appelle.
L'archer fait résonner sa douce musique,
Sur les vagues bercées par ses doigts magiques.
Comme les cordes d'un violon, mon être vibre
Dans la mélodie gravée au cur de ma fibre.
Tantôt air triste, eau glacée des profondeurs,
Tourbillon tumultueux des journées sombres.
Tantôt brise légère aux mille senteurs,
Clapotis harmonieux, bonheur sans ombre.
Passé, présent, futur? Le flot de la tendresse,
Coule sur mes deux joues, en fines caresses
Je veux interpréter une nouvelle histoire,
Inscrite sur la portée de mes notes d'espoir!
Jean-Michel MARTIN
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