Les langages de l'amour |
CHAPMAN Gary, Les langages de l'amour. Les actes qui disent je
t'aime, Editions Farel, France, 1997
Il y a cinq grandes formes de langages de l'amour :
p.173-174 : les paroles valorisantes. D'encouragement, qui développent bonne
estime de soi. Elles favorisent l'intimité, l'expression des potentialités.
p.175-176 : les moments de qualité : partager du temps, pour écouter, faire,
être ensemble, centre d'intérêt.
p.177-178 : les cadeaux : présents, achetés, fabriqués, simple présence, autant
de signes visibles d'amour. Liste des cadeaux qui ont fait plaisir.
p.178-180 : les services rendus: accomplis librement et gratuitement. Partage des
tâches, actions de réciprocité
p.181-182 : le toucher physique : tape amicale, caresse, baiser fougueux, etc.
Supprimer tous les touchers qui font mal ou ne sont pas appréciés. Abordez les
dimensions agréables, émotionnelles, psychologiques, sexuelles, liées au toucher.
p.183-184 : découvrir les formes de langage utilisées. Dites celle(s)que vous
préférez, et utilisez celle(s) que le conjoint préfère. Pratiquez les actes d'amour
attendus et appréciés par le conjoint, même s'ils ne sont pas naturels pour vous au
départ.
La
dimension cachée |
L'anthropologue américain Edward T. HALL,
dans La dimension cachée, Collection "Essais" n°89, Le Seuil, Paris,
1978, parle de dimension cachée, celle du territoire de tout être vivant, animal ou
humain, de l'espace nécessaire à son équilibre. Chez l'homme, cette dimension est
culturelle. Chaque civilisation a sa manière de concevoir les déplacements du corps,
l'agencement des maisons, les conditions de la conversation, les frontières de
l'intimité. Dans nos cités modernes, c'est plus la perte de notre identité qui nous
menace que le surpeuplement.
p.143ss, les distances chez l'homme: il y en a quatre, comportant chacune deux modalités
proche et lointaine.
p.147-150: 1) Distance intime. A cette distance particulière, la présence de l'autre
s'impose et peut devenir envahissante par son impact sur le système perceptif. La vision
(souvent déformée), l'odeur et la chaleur corps de l'autre, le rythme de sa respiration,
l'odeur et le souffle de son haleine, constituent ensemble les signes irréfutables d'une
relation d'engagement avec un autre corps.
Distance intime. Mode proche. Est celle de l'acte sexuel ou de la lutte, celle à laquelle
on réconforte et on protège. La présence ou son imminence domine la conscience des
partenaires. Olfaction et perception de la chaleur, vision du détail. Voix jour rôle
mineur dans le processus de communication qui s'accomplit par d'autres moyens.
Distance intime. Mode éloigné (15 à 40 centimètres). Ici, têtes, cuisses, bassins ne
sont pas facilement mis en contact, mais les mains peuvent se joindre (se tenir à portée
de main). La voix est utilisée, mais comme un murmure. Quand on est entassé dans le bus,
le métro, cette distance est abolie, on est comme agressé. La tactique consiste à
rester aussi immobile que possible ou à s'écarter au premier contact étranger, les
muscles de zones de contact restent contractés.
p.150-152: 2) Distance personnelle, désigne la distance fixe qui sépare les membres des
espèces sans-contact. On peut l'imaginer sous la forme d'une petite sphère protectrice,
ou bulle, qu'un organisme créerait autour de lui pour s'isoler des autres. Vision joue
son rôle.
Distance personnelle. Mode proche (45 à 75 centimètres). Proximité est fonction des
possibilités que la distance offre aux intéressés de se saisir ou s'empoigner par leurs
extrémités supérieures. Convention sociale: une épouse peut impunément se tenir dans
la zone de proximité de son mari, mais il n'en sera pas de même pour une autre femme.
Distance personnelle. Mode lointain (75 à 125 cm), comprise entre le point qui est juste
au-delà de la distance de contact facile et le point où les doigts se touchent à
condition que les deux individus étendent simultanément les bras. Il s'agit de la limite
de l'emprise physique sur l'autre (poser la main sur). On peut discuter de sujets
personnels.
p.152-155: 3) Distance sociale marque la limite du pouvoir sur autrui.
Distance sociale. Mode proche (1,20 mètre à 2,10 mètres). Distance des négociations
impersonnelles. Regarder de tout son haut une personne assise évoque l'impression de
domination de l'homme qui s'adresse à sa secrétaire.
Distance sociale. Mode lointain (de 2,10 mètres à 3,60 mètres). Je peux vous regarder
(place des visiteurs). Ne permet plus de distinguer les détails subtils du visage, mais
la qualité des cheveux, la condition des vêtements. Vue d'ensemble. Elever la voix ou
crier peut aboutir à réduire la distance sociale en distance personnelle. Plusieurs
changements sensoriels se produisent
Le mode lointain de la distance sociale peut servir à isoler ou séparer les individus.
Il permet de travailler sans impolitesse en présence d'autrui.
p.155-157: Distance publique. Changements sensoriels importants se produisent, quand on
passe hors du cercle où l'individu est directement concerné.
Distance publique. Mode proche (3,60 mètres à 7,50 mètres). A 3,60 mètres, un individu
valide peut adopter une conduite de fuite ou de défense s'il se sent menacé. Au niveau
verbal, on utilise le style formel. La voix est haute mais n'atteint pas son volume
maximal.
Distance publique. Mode éloigné (7,50 mètres ou davantage). Les personnages officiels
adoptent 9 mètres. Distance à partir de laquelle la subtilité des nuances de
significations données par la voix normale échappe au même titre que les détails de
l'expression des gestes. Il faut exagérer les gestes et élever la voix, les mots doivent
être mieux articulés, le rythme de l'élocution ralenti. Humains ont la taille d'une
fourmi, l'idée de contact devient impossible, on reste des étrangers.
Haut de Page
La liberté dans la relation affective |
PORTELANCE Colette, La liberté dans la
relation affective, "Collection Psychologie", Les Editions du CRAM,
Montréal, Québec, Canada, 1997
p.82ss: Vaincre les écueils sur les chemins de la liberté:
L'écueil est un obstacle interne ou externe qui interfère dans la recherche de
satisfaction du besoin de liberté dans le cadre d'une relation affective, tout en
bloquant le processus relationnel.
p.84: Les écueils extérieurs: sont des obstacles dont la source, extérieure à soi, est
une entrave en provenance de l'entourage ou de l'environnement. Nous brime dans
l'actualisation de nos désirs, dans la satisfaction de nos besoins et dans notre
tentative d'atteindre nos buts. Empêche notre réalisation personnelle.
p.85: on risque de blâmer, d'accuser, de culpabiliser l'autre, pour le faire changer
d'idée ou d'attitude.
p.87: accepter qu'il existe un écueil, composer avec lui, choisir une solution acceptable
(sortir, aller au cinéma, parler...). A défaut de pouvoir changer les circonstances,
modifier le regard porté sur...
p.98: accepter que les personnes soient imparfaites, que les systèmes relationnels sont
complexes, qu'il faut cultiver l'amour de soi. Fixer des limites, non pas pour être
menacé, mais par respect de soi. Si votre copine à un amant, par respect pour vous-même
et par amour de vous, vous ne pouvez l'accepter, dites-le, avec le risque de perdre
l'autre.
p.98ss: Les écueils intérieurs: les obstacles qui naissent à l'intérieur de
nous-mêmes, sont les plus difficiles à cerner et à gérer. Sont invisibles, impalpables
et immatériels. Ne pas les nier.
p.101: la verbalisation excessive: trop extérioriser sa pensée, ses opinions, ses
émotions au moyen du langage. Surabondance de paroles qui agace les autres. Pousse à se
mettre sur la défensive.
p.108: l'introjection: notion introduite par Sandor Ferenczi, définie comme un mécanisme
inconscient par lequel on intègre (incorporation) l'image d'une personne à son Moi et à
son Surmoi. Greffes non intégrées au Moi, qui se manifestent sous la forme d'une petite
voix intérieure qui dirige la personne à son insu (voix du père intérieur qui défend,
de la mère intérieure qui juge...). Censeur qui contrôle les émotions, les opinions et
les actions, monarque psychique qui dirige subtilement le monde émotionnel et mental,
défenseur d'une moralité qui tue la liberté d'être soi-même. Image contrôlante et
aliénante.
p.127: l'interprétation: donner son explication à l'autre sans qu'il l'ait demandée,
aider l'autre à trouver sa vérité intérieure.
p.134: Les différentes formes de pouvoir: le pouvoir peut être dynamique, propulsif,
mais sans prendre l'ascendant sur l'autre
p.135: la manipulation: se comporter de façon à influencer la personne pour la faire
agir dans le sens qui convient à nos besoins. Mécanisme de domination
p.136: l'envahissement: une personne a besoin d'espace vital pour se sentir libre.
L'espace matériel, l'espace personnel physique, l'espace personnel professionnel et
l'espace personnel psychique (avec de multiples sous-espaces). L'envahisseur ne respecte
pas ces espaces. Il envahit l'espace matériel (maison, biens), physique (corps, santé,
vie, mort), professionnel (travail), relationnel et psychique (manque de respect et de
prévenance) Pour combler son propre vide affectif te dissiper le sentiment d'insécurité
non identifié, tentera de s'approprier ce qui appartient à la personne aimée.
Ne pas se laisser envahir, surtout pas de l'intérieur.
p.139: le besoin compulsif de changer l'autre: ne pas donner à l'autre le pouvoir de nous
dénaturer, respecter,
p.140: le silence: s'emmurer dans mutisme total (Remarque: l'auteur confond silence et
mutisme. Voir André NEHER, L'exil de la parole).
p.142: le paternalisme: tendance inconsciente au contrôle et à la domination sous le
couvert de la protection et de la prise en charge. Cachent la non-maîtrise de ses propres
émotions et du chaos intérieur qu'elles provoquent. Tendance est plus protectrice que
dominatrice. Tendance à l'infantilisation.
p.150: la culpabilisation: pouvoirs directs comme l'argent, la connaissance, la
profession, et pouvoirs indirects comme le blâme, la manipulation, la culpabilisation.
Culpabilisation: amener une personne à se sentir coupable ou responsable d'une faute
qu'elle a commise ou non. Rend la personne dépendante du besoin ou du désir de l'autre.
Subtile moyen de diriger les actes, les paroles, les comportements des autres car nous
leur donnons le sentiment d'être fautifs, responsables de nos malheurs et de nos
problèmes, honteux, indignes et méchants. Finissent par tout accepter, pour racheter
"leur faute".
p.161: l'idéalisation: consiste à prêter à la personne des caractéristiques
exemplaires, à l'embellir, à se la représenter comme le modèle absolu de la
perfection.
Enfant idéalise ses parents, mais devra s'en détacher.
p.169: la banalisation: est une réaction automatique à un malaise souvent inconscient, a
pour effet de rendre ordinaire, commun, ce qui , en fait, est important.
Quand nous balisons notre vécu, nos besoins, nos désirs, nos valeurs, nous manquons de
valorisation de nous-même, nous ne nous donnons pas le crédit de ce qui nous appartient
et nous ne nous accordons pas l'importance que nous avons réellement. Réaction
défensive qui cache un manque de confiance en soi, un sentiment d'incapacité,
d'insuffisance, d'infériorité.
p.171: le positivisme: réaction de défense qui consiste à tout rendre positif, même ce
qui nous apparaît de négatif.
L'attitude positive se sert des difficultés rencontrées pour apprendre et se propulser
plutôt de s'écraser, se plaindre ou s'apitoyer. Le positivisme cherche lui à tout prix
le bonheur là où il y a la souffrance, la joie là où il y a la peine, la droiture là
où il y a le mensonge, n'est pas en contact avec la réalité, ne peut écouter ses
propres malaises ni ceux des autres (Remarque: c'est une forme de déni).
Nie les souffrances ou les réalités qui font souffrir.
p.174: l'oubli de soi: ne plus prendre en considération ses propres valeurs, ses besoins.
Par peur des sa propre affectivité. Pas d'amour de l'autre sans amour de soi (Remarque:
seul celui qui s'appartient peut donner). Trouver l'équilibre entre l'avoir et l'être,
entre donner et recevoir, entre offrir et accueillir.
p.185, Les facteurs de la liberté:
p.186, l'authenticité: être vraiment soi-même et agir dans le respect de sa vérité
profonde, celle de ses émotions, de ses besoins, de ses désirs, de ses valeurs, de ses
pensées, de ses goûts et de ses intérêts.
Les peurs empêchent d'être authentique: peur de souffrir, de blesser, de perdre, de
déranger, d'être humilié, jugé, rejeté, critiqué, pas à la hauteur des attentes...
Découvrir et assumer sa vérité profonde, entretenir le pont qui unit le rationnel et
l'émotionnel, gérer sa vie intérieure dans l'équilibre entre l'intelligence
rationnelle, pratique et esthétique. Se connaître soi-même, s'aimer (Matthieu
22,34-40).
p.198: la responsabilité: la liberté dans la relation affective implique être autonome
et responsable, en acceptant les conséquences de ses actes, de ses choix, de ses paroles,
de ses silences, en cherchant en soi plutôt que dans le monde extérieur la source de ses
souffrances et de ses joies, de ses problèmes et de leurs solutions, de ses échecs et de
ses réussites, en travaillant à se transformer plutôt que de chercher à changer les
autres quand ils sont déclencheurs de mes inconforts et de mes malaises, en empêchant
ceux qui m'entourent de me rendre responsable de leurs difficultés, de leurs émotions et
de leurs besoins non satisfaits.
p.199: accepter les conséquences de ses actes et de ses paroles: cherche r en soi ce qui
relève de sa propre responsabilité.
p.201: chercher en soi la source de ses difficultés: on peut croire en l'existence d'un
être extérieur qui agit, mais de manière à le faire à ma place et sans mon concours
(Remarque: un certain degré de déterminisme ne signifie pas manque de responsabilité,
dans l'exercice d'un libre-arbitre informé et responsable, conception synergiste).
p.205: se changer plutôt que de changer les autres: ne pas juger les autres, surtout pas
dans le sens d'une vérité absolue, d'un reproche, d'une condamnation.
p.207: ne pas laisser les autres nous rendre responsable de leurs malaises: dans certains
couples dysfonctionnels, un accuse l'autre d'être la cause de ses propres malheurs,
l'autre se laisse ainsi emprisonner.
p.212: l'interdépendance: n'est pas servitude, esclavage, asservissement, enchaînement,
mais rapport mutuel. Accepter marge de manuvre, espace de liberté intérieure et
extérieure. Dans une relation affective, c'est accepter d'avoir besoin de l'autre et
être assez autonome pour assumer la responsabilité de ce besoin.
Prendre la responsabilité d'exprimer ses besoins et de s'occuper à les satisfaire, sans
en charger les autres, dans le respect de ses engagements mutuels.
p.218: L'engagement: s'engager dans une relation affective, c'est choisir consciemment de
s'attacher à la personne aimée, c'est travailler à lui inspirer confiance par
l'authenticité et la fidélité et c'est investir dans la relation avec elle en dépit
des difficultés et des obstacles dans le respect et l'amour de soi-même.
p.218: L'attachement: amour/émotion ou amour/sentiment? L'émotion est une réaction
physiologique et psychologique, spontanée et intense à un déclencheur extérieur. Elle
passagère, ce qui n'empêche pas quelle soit réelle et sincère et exprimée
authentiquement au moment où elle est ressentie. L'amour/émotion peut se manifester par
des élans passionnés d'une personne envers une autre sans pour cela qu'elle soit
attachée à elle. C'est plutôt l'amour/sentiment qui ouvre la porte à l'attachement.
Etat affectif profond, il ne disparaît pas en l'absence de l'autre ou quand la relation
traverse des moments difficiles. Faire un choix, donner priorité à la relation
amoureuse, sans tomber dans la routine, les rituels aliénants, la stagnation.
p.220: L'investissement: consacrer du temps pour s'occuper de la relation, pour la nourrir
comme on arrose une plante à laquelle on tient. Tenir aussi compte de la personne aimée,
d ses désirs, de ses besoins, de ses différences. Discuter clairement (à deux) des
priorités, négocier les ententes, les respecter et s'ajuster périodiquement. Développe
complicité.
p.223: La sécurité: ne pas développer l'attitude de l'abandonnique, qui a peur de
perdre et qui développe un sentiment d'insécurité (travailler l'estime de soi et
l'affirmation); ni celle du déserteur dont la peur inconsciente de perdre sa liberté
l'emprisonne dans des comportement de fuite qui le privent de la satisfaction de son
besoin d'amour. C'est l'engagement qui lui donnera sa liberté parce que, par
l'attachement et l'investissement conscients et assumés, il ne sera plus déclencheur
d'insécurité chez l'abandonnique, il ne sera donc plus accaparé no contrôlé.
p.226: La fidélité: respecter les engagements pris envers soi-même et envers les
autres. Ne pas se trahir soi-même et se manquer de fidélité à soi-même. Etablir
ententes claires et explicites.
p.232: La discipline: concrétiser un projet, exercer volonté de s'engager en pleine
connaissance de cause et après réflexion, accepter de s'imposer des exigences pour
franchir les étapes qui mènent à la bonne réalisation d'un projet commun. Unifier les
passé, le présent et l'avenir avec un fil conducteur.
Réaliser ses rêves en acceptant certaines contraintes, choisir objectifs de vie avec la
conscience de mes émotions, de mes besoins, de ms priorités, de ma propre réalité et
aussi de la réalité extérieure. Etre authentique et honnête avec soi-même, comme avec
les autres, ne rien faire avec le but de nuire, de dominer ou de me venger. Se fixer des
buts en résonance avec ma réalité profonde, pas pour dépasser les autres. Planifier
les étapes du processus et me discipliner, pou ne pas dépendre que de mes impulsions.
Echecs ne sont que relatifs, car enrichissement sur le chemin de l'apprentissage, et
possibilité du réajustement, concertation réciproque.
p.240: Le lâcher-prise: c'est avoir assez de foi et de simplicité pour s'abandonner à
ses ressources irrationnelles quand on st confronté aux limites de ses forces
rationnelles.
Certitude totale, conviction personnelle intense, confiance absolue en (quelqu'un ou
quelque chose), croyance irréfutable en ses ressources profondes d'être, qui ne naissent
pas de dogmes ni de principes objectifs imposés de l'extérieur mais relèvent de la
seule expérience subjective intérieure. Se connaître et s'accepter soi-même pour
exploiter au mieux ses ressources, ses talents et ses potentialités, en relation intime
avec ses propres forces intérieures.
p.243: le lâcher-prise n'élimine pas la souffrance, il l'adoucit en lui donnant un sens.
Reconnaître ce qui ne va pas, en même temps s'ouvrir aux nouvelles portes qui s'offrent
pour un changement acceptable. Apprendre du passé (même douloureux), pour construire
dans le présent un avenir réalisable.
Accepter, s'accepter: se donner le droit d'être sensible, enthousiaste, vulnérable, se
donner le droit à ses opinions, à ses valeurs, à ses choix fondamentaux, à être
authentique.
p.247: pas seulement développer intégrer connaissances rationnelles et spiritualité
défensives, désincarnée, dogmatique et sectaire, en desséchant le cur et en
vidant l'âme. Nous avons besoin d'humanité, d'amour, de tendresse, de relation vraie et
authentique. S'accueillir soi-même.
p.250: Identifier ses émotions: identifier les composantes de son propre chaos
émotionnel intérieur, au moment où je suis affect par différents déclencheurs réels
ou imaginaires. Thérapeute établit le lien entre les déclencheurs réels et
imaginaires.
p.253: importance la raison, de la faculté pensante, en relation avec le monde affectif
intérieur et la réalité extérieure. Seule cette faculté pensante peut identifier,
nommer, établir des liens et distinguer les observations objectives précises de la
réalité extérieure de la subjectivité de la réalité intérieure. Apprendre à se
servir de ses facultés rationnelles autrement que pour ingurgiter des connaissances sans
les assimiler.
Relation entre la raison et l'émotion, entre la réalité extérieure et la réalité
intérieure. Pas morceler mai unifier.
p.254: Identifier ses besoins: ne pas surprotéger, hyperresponsabiliser, contrôler,
exercer paternalisme ou serviabilité excessive.
L'aidant ne doit pas projeter son vécu ou ses besoins sur ses clients. Importance du
travail sur soi-même et de la supervision.
p.256: Identifier ses propres mécanismes de défense: être à l'écoute de sa propre
sensibilité.
p.262: Le droit à l'erreur et à l'imperfection: accepter ses limites, ne pas viser la
perfection, car source de profonde frustration. Pour être aimé et accepté, il n'est pas
nécessaire d'être parfait. Recherche compulsive de perfection exprime peurs non
contrôlées, idéal trop haut à saisir.
p.266: Assumer l'autorité: apprendre à "être une autorité", plutôt que
"d'avoir de l'autorité". C'est être compétent, avoir appris à se connaître
et à s'accepter suffisamment pour être vraiment soi-même et être profondément humain
d'une part, et d'autre part, être capable de s'affirmer, de poser ses limites et
d'assumer l'encadrement nécessaire à toute forme d'éducation et de travail sur soi.
Assumer limites, repères clairs, ne pas se perdre dans du trop vague, mais ne pas
prétendre non plus détenir la Vérité absolue et ultime. Etre ouvert ne signifie pas
être imprécis ou dans le flou, accepter les différences.
p.273: Conclusion
Ne pas se priver de nourritures affectives, respecter l'essence même de l'homme dont
l'humanité tient à sa nature d'être pensant et sensible, naît et se nourrit de la
relation.
Nous sommes reliés les uns aux autres et au reste du monde. Au lieu de lutter contre
l'attachement pour échapper à la souffrance et à la peur de l'esclavage, savoir que la
vraie liberté n'existe pas en dehors de la relation affective.
Passe par l'amour (de soi, de l'autre). Capable de recevoir, de donner, de se donner, de
se respecter et de respecter. Attachement, détachement, engagement et liberté, approche
globale, intégrer les dualités.
p.275: ne pas prendre la voie stérile du pouvoir, de la dépendance. Retrouver son
chemin, en tournant son regard vers l'intérieur, accueillir sa propre vérité,
développer l'amour d soi-même, créer liens affectifs et les entretenir.
Haut de Page
A chacun sa mission |
MONBOURQUETTE Jean, A chacun sa mission,
Editions Bayard, Paris 2001
p.16: la mission, en latin, missus, qui signifie "envoyé", évoque une
poussée, un élan intérieur, d'ordre émotionnel. " Vocation " (en latin
"vocatus", appelé, relève du mode auditif, renvoie à un appel venu du fond de
soi-même).
"Vision", appartient au mode visuel (a été vu)
p.28: intuition de l'adolescence, pour découvrir son projet personnel, ou crise de la
quarantaine
p.33: quand on rate sa mission, on est dispersé et on est vulnérable.
p.35: pour EINSTEIN, la question fondamentale à se poser est de savoir si le monde est
amical ou pas.
Il faut s'engager à fond et l'univers amical vient à notre rencontre.
p.36: il y a trois principes écologiques: la diversification des êtres;
l'intériorisation et la communion.
p.39: les obstacles sur le chemin de la mission: ne pas la connaître, la refuser (Jonas),
ne l'accepter qu'en partie; la vivre par procuration, en la confiant à un autre, ou par
projection...
p.55: lâcher-prise, faire le deuil, accepter ce qui n'est plus.
p.58-59: il y a les pertes prévisibles et nécessaires comme se détacher, devenir
autonome.. et les pertes imprévisibles comme la mort subite d'un être cher, le divorce,
la maladie
Vécues comme soudaines et irréversibles.
p.63-66: Les étapes du lâcher-prise :
1) le choc, état d'hébétude qui paralyse la perception de la cruelle réalité. On a
l'impression de vivre un mauvais rêve dont on voudrait se réveiller, les souvenirs du
passé submergent la réalité présente.
2) le déni: oublier l'événement douloureux, refouler, se réfugier dans le passé, le
bon vieux temps. Compagnon de substitution. Ces deux mécanisme de défense permettent de
métaboliser la souffrance.
3) Exprimer les émotions
4) Prendre en charge les tâches liées au deuil: affaires liées au défunt, cérémonie
de départ pour sa retraite
5) Découvrir le sens de la perte: rebondir, trouver le sens de sa mission
6) Echanger les pardons (accorder et recevoir). Tu m'as quitté(e). Ne pas pardonner à
ses tortionnaires c'est ne pas encore être sorti de sa prison
7) Prendre possession de son héritage. Raconter son histoire, la mettre en scène,
récupérer ce que l'on a investi (rites)
.p. 86: Les rites de passages selon A. Van GENNEP
1) lâcher-prise, en se libérant de l'étape antérieure;
2) vivre l'entre-deux, la période de "marge", qui permet un nouvel
apprentissage,
3) la nouvel entrée, l'intégration (l'agrégation dans la communauté.
p.89-98 Intégrer son ombre
p.110: Exercice pour découvrir ses valeurs profondes: Nommez cinq personnages (héros,
saints, spirituels, hommes et femmes admirables...) qui suscitent en vous une grande
admiration. En quelques mots, exprimez ce qui vous passionne chez chacun de ces
personnages. Puis demandez-vous si cette description correspond à celle que vous seriez
porté à faire de vos propres désirs et aspirations.
p.130: la passion désigne un élan vital, indique une poussée de croissance; la
pathologie désigne une déviance, comme celle du pédophile qui choisit d'uvrer
dans l'éducation pour satisfaire son penchant déréglé.
p.131: découvrir sa mission en observant sa passion
p.139-140: les "appels de l'univers", me rappellent la résilience, le tuteur de
résilience de B. CYRULNIK
Importance du discours intérieur et des métaphores: "les gens sont des
requins" (méfiance, peurs); "le monde est un jardin où je peux fleurir"
(optimisme, confiance)
p.145: la synchronicité est l'ensemble des corrélations entre les événements
extérieures et intérieures (le poète parle des correspondances; J.J. Gourd du
"coordonnable" et de "l'incoordonnable"
p.152: quand je m'engage résolument, la Providence m'aide
NIETZSCHE: celui qui comprend le pourquoi peut accepter tous les comments
p.167-168: éviter la précipitation, prendre des risques calculés. S'attendre à
l'épreuve sur le chemin de sa mission (c'est notre baptême du feu)
p.171-174: surmonter les peurs de son entourage; chercher de vrais collaborateurs et
renouveler son engagement.
Haut de Page
Se réapproprier son passé |
Anne MUXEL, " Se réapproprier son passé ", in Le
Journal des Psychologues, juin 1997, n°148, p.56-61 : notre mémoire familiale nous
surprend et nous envahit par bouffées aux moments les plus inattendus ; elle résonne
dans notre intimité secrète, puis nous parle de notre histoire, de celle de notre clan,
de notre fratrie, permettant parfois de revisiter notre passé et de lui donner un sens.
Dans le grenier d e notre mémoire, il y a des odeurs, des sons, des anecdotes, une
plaisanterie coutumière, un objet, une photo, la voix fantôme d'un proche, des gestes,
une image de lieux, tout un capital d'évocations de notre enfance, lié à notre histoire
familiale et personnelle. La mémoire est possible à cause de la séparation, à cause de
la distance dans le temps et dans l'espace. Beaucoup de gens sont " affiliés ",
attachés à leur histoire, certains de manière positive, d'autres négative (quand
quelque chose dit la rancur, la douleur, le regret
).
La mémoire familiale remplit une triple fonction : 1) transmettre, 2) revivre, 3) se
retourner sur son passé pour en trouver le sens.
1) Anecdotes que l'on raconte, gestes que l'on continue à accomplir, rituels
pour
transmettre des valeurs, des modes de pensée, des manières de vivre.
2) La fonction de reviviscence : la mémoire sert aussi à revivre des émotions, des
sensations, mémoire intime, difficile à partager avec les autres (on aimait bien que
maman grattait le dos, faisait boucles dans cheveux
). Importance du repas familial,
moment où la vie de famille prend corps.
3) La fonction d'évaluation : on réfléchit sur son passé, on fait tri, prend du recul
et cherche sens. La mémoire est sollicitée pour faire une sorte de bilan existentiel,
permet de savoir d'où nous venons et qui nous sommes. Ex : refaire le dimanche à midi le
même gâteau au chocolat que celui que faisait déjà la grand-mère. Parmi les moments
forts où on cherche à donner sens à son passé, il y a celui où l'on quitte
géographiquement ses parents, celui où l'on est confronté à l'éducation de ses
propres enfants, car renvoyé à ce que l'on a vécu étant enfant, aussi le moment où
l'on va perdre ses parents, le moment de la rencontre amoureuse
Haut de Page
Connaissance de soi et relation à Dieu |
Béatrix LAGIER, Connaissance de soi et relation à Dieu,
"Chemins ouverts", Desclée de Brouwer, Paris, 1996
p.13ss: L'homme blessé: la blessure se situe toujours par rapport à l'amour.
L'homme est conçu pour recevoir l'amour, mais la blessure occasionnée par autrui est là
pour freiner la réception de l'amour dont il a besoin. L'homme est constitué de trois
niveaux reliés entre eux: l'esprit, l'âme et le corps. La véritable harmonie est une
cohérence et une véritable intégration entre ces trois niveaux.
Après la création, tout a basculé quand l'homme s'est séparé de Dieu: il s'est fermé
à lui-même et à l'autre, ce qui sema le doute dans sa pensée, son coeur et ses
sentiments. Il apparut alors une méfiance par rapport à l'amour, dont Dieu reste porteur
depuis les temps anciens.
p.15: l'homme est vulnérable parce qu'il est assoiffé d'un bonheur parfait: il garde en
lui le souvenir de la perfection, quitte péniblement les entrailles de sa mère; seul il
en sort, nu, faible, sans défenses. La réalité de sa fragilité, de sa vulnérabilité,
lui rappelle constamment son incapacité à retrouver un bonheur parfait. Manque qui
devient générateur d'angoisse, nostalgie d'un état de perfection avec une certitude
d'éternité, une justice absolue, une totale liberté, un amour idéal, le tout baignant
dans une parfaite harmonie.
Dans chaque individu est gravée cette mémoire dont le souvenir redevient blessure,
chaque fois que la vie réveille cette nostalgie porteuse de souffrance.
p.17: les blessures vécues dans l'enfance ne dépendent pas de la façon dont les faits
se sont réellement passés mais de la manière dont ils ont été enregistrés dans la
mémoire. Et si ces blessures ne sont pas, à un moment donné, "guéries", il
est illusoire de s'imaginer que le temps arrangera les choses. Bien au contraire, ces
blessures engendreront des troubles tels que: angoisses, blocages relationnels,
inhibitions et, de ce réservoir de blessures primitives, bien souvent inconscientes,
émergeront, de façon inattendue, certaines d'entre elles lors de circonstances ayant un
aspect analogique.
"Le coeur de l'homme est compliqué et malade" (Jé.17,9)
p.18-20: l'homme angoissé: l'angoisse fait pressentir un danger potentiel
imminent, réel ou imaginaire et elle développe des perturbations émotionnelles.
Elle st la manifestation d'un conflit profond dans lequel l'homme se sent menacé ou
déchiré, coupure et rupture.
"N'ayez ni crainte ni angoisse, car votre Dieu marche avec vous pour combattre
pour vous" (De.20,3-4).
L'homme vulnérable doit oser se poser à lui-même les questions: suis-je aimé? Suis-je
aimable?
L'angoisse cache aussi une révolte profonde, une rancune tenace, une haine, un pardon non
donné.
p.21-23: l'homme souffrant: la souffrance est difficilement communicable, elle ne
se prouve pas, elle s'éprouve. L'être souffrant est confronté à l'impuissance du
langage à rendre compte de son mal: s'exprimer symboliquement pour exprimer son ressenti.
Oser mettre en lumière les conflits profonds, oser les aborder, savoir entendre les
causes cachées de l'angoisse, permet d'accéder à une libération et donc à une
liberté.
L'être qui se tourne vers Dieu peut lui demander sa grâce de venir le visiter dans son
lieu de souffrance.
p.33-56: Les étapes du développement:
Etre reconnu et avoir le droit d'exister (1re année), symbiose, puis séparation et
différentiation
La volonté d'être soi et le pouvoir de le faire (de 1 à 3 ans): autonomisation, sinon
honte ou doute s'installe dans la mémoire psychique
Le pouvoir de l'identification (de 3 à 5 ans): initiative s'intègre, sinon culpabilité
et angoisse
La structure, le pouvoir de réussir et d'apprendre (de 6 à 12 ans): ouverture au groupe
et à la vie sociale. Importance du jeu, de l'apprentissage;
L'école en est le lieu social, remplissant cinq fonctions:
- la fonction ludique, par le jeu,
- la fonction sociale, à travers les principes de base de
la vie en relation, en groupe, en institution,
- la fonction pédagogique, en rapport avec des éléments
de la transmission des connaissances et du savoir,
- la fonction éducative, au contact des valeurs, des
règles et des lois qui régissent la société,
- la fonction psychologique, par la possibilité de
projeter ses besoins affectifs et ses désirs imaginaires.
L'école est un lieu d'épanouissement et d'ouverture, elle est aussi l'endroit où
l'enfant expérimente ses souffrances et ses premiers échecs. Recherche du sens du monde
et de al vie. Dieu est perçu comme celui qui peut répondre à toutes les questions
auxquelles les parents ou l'école ne peuvent donner réponse.
Période qui développe le sens du travail, de l'apprentissage et de la réussite, ou par
contre génère un sentiment d'infériorité.
La recherche d'identité (de 13 à 20 ans): image du corps perturbée, désorganisation,
confiance-méfiance, autonomie face à la honte et au doute, initiative-culpabilité...
Interrogation sur l'identité: "Qui suis-je?"
p.57-68: L'évolution de la relation à Dieu:
1) à la première étape de la vie, s'il y a une bonne intégration psychoaffective,
s'instaure dans l conscience une confiance fondamentale, l'enfant y intègre la confiance
tout en sachant éprouver une certaine méfiance lui permettant de se protéger de ce qui
est réellement dangereux.
Relation à Dieu confiante, fondée sur mutualité et espérance: "Je tiens mon
âme en paix et en silence, comme un enfant contre sa mère. Mon âme est en moi comme un
enfant sevré" (Ps.131,2).
Si par contre, à cette première étape, l'enfant est resté avec ses béances de manque,
de frustration, d'absence, de séparation, de perte, cela peut faire apparaître à l'âge
adulte de la méfiance, du désespoir.
Favorise certaines projections sur Dieu: la méfiance crée l'idée d'un Dieu mal disposé
à son égard, au point de se croire incapable d'attirer son attention. Persuasion que la
souffrance vient de Dieu, ou que la non-manifestation sensible de Dieu est un signe de
désintérêt, d'abandon.
2) à la deuxième étape, l'enfant développe son autonomie et essaie d'exercer sa
volonté propre, en cherchant à obtenir ce qu'il désire. Equilibre entre l'amour et la
nécessaire fermeté des adultes. Apprendre à dire "oui" et "non".
3) à la troisième étape s'établit l'initiative, l'intériorisation des normes,
l'identification sexuelle.
Un bon développement favorise une aptitude au jeu, une saine curiosité, un éveil de la
conscience permettant de discerner si c'est bien ou mal, une bonne gestion de la
culpabilité.
S'il y a dysfonctionnement, peur de la punition d'un Dieu en colère, qui fait souffrir
4) à la 4ème étape, tout est focalisé sur l'apprentissage et ses aptitudes. Apprendre
une juste appréciation de ses capacités. Sinon compétition et perfectionisme, avec
désir de plaire à Dieu. Difficile de percevoir pardon et compassion divine.
L'adolescent, face à un sentiment de désorganisation; peut avoir recours à la drogue,
à l'alcool, provoquer des accidents ou des maladies, passer par des phases de boulimie ou
d'anoxerie, être dans le repli ou l'hyperactivité.
Se débarrasse de l'image de Dieu héritée des parents, vie où la dimension spirituelle
est rejetée.
p.69-82: L'exploration de son histoire:
Réactivation d'une douleur aboutit à des manifestations excessives qui peuvent se
traduire: corporellement par la maladie; émotionnellement par la dépression,
l'inhibition, la violence, l'excitation; relationnellement par l'isolement, le repli, la
suractivité.
Certaines personnes recherchent causes, s'adresse à quelqu'un de compétent pour les
aider à se dégager de leur impasse, pour faire la lumière sur soi pour devenir libre.
Marcher dans le labyrinthe de son histoire, peut en coûter, car ouverture d'une béance
dans laquelle on peut se sentir abandonné, découverte de la solitude et d'un silence
angoissant. Cette régression permet l'ouverture à un domaine inexploré, la découverte
d'une vie souterraine qui ouvre à la fois à une direction et à une signification.
Consiste à affronter une souffrance en se sachant accepté, à marcher peu à peu sur le
chemin de la liberté intérieure: ne plus être inféodé à des idées reçues dans
l'enfance ou l'adolescence, à l'école...
Un chemin de vérité et d'humilité: oser dire ce qui surgit au présent et le relier au
passé est libérateur pour être "connu et reconnu comme je suis". Dénouer le
fil de son histoire, oser avancer sur la voie de la recherche et de remise en cause. Ecole
d'humilité.
Dans la phase de recherche, mise à jour d'événements autrefois occultés, puis
la personne s'aventure peu à peu, pour:
- reconnaître les failles des figures parentales,
- affronter les manques correspondants, par couches successives,
- se représenter et admettre, l'image qu'elle s'était faite
d'elle même.
Dans la phase de remise en cause, elle s'efforce progressivement de:
- comprendre les raisons de ses comportements entraînant ses
expériences actuelles,
- quitter ses représentations et ses illusions sur elle-même et
ses parents.
Reconstruction de son histoire personnelle, abandon de certitudes et de croyances reçues,
pour se diriger vers une destinée inconnue, en dehors des rails tracés par une vie de
conventions..
Puis réconciliation avec soi-même, devenir responsable de sa vie, des choix à assumer,
avec conscience de ses propres limites. Se laisser éclairer par la révélation. Se
réapproprier sa propre histoire, avec une intention active de rénover, de pardonner et
de réunifier, avec un mouvement intérieur au centre de soi-même, dans son coeur intime,
qui permet, malgré la souffrance et le traumatisme, de s'ouvrir à la réalité de ceux
qui m'ont blessé en voyant qu'eux-aussi ont été blessés, et qu'ils m'ont blessé(e)
parce qu'eux aussi étaient blessés.
On apprend à pardonner l'inexcusable et on réalise que les épreuves personnelles
peuvent aider à se purifier et à se transformer. En retournant le mouvement de son
coeur, la personne change aussi son regard et, peu à peu, dans son coeur intime, se
réconcilie avec son histoire.
Réconciliation, qui est aussi une conversion, passant par une oeuvre de pardon, initiée
par Dieu et qui ouvre à la dimension divine, c'est-à-dire aux autres, avec un regard
tout empli de douceur.
"Que tout le monde vive parfaitement uni, plein de sympathie, d'amour fraternel,
de tendresse, de simplicité.
Ne rendez pas le mal pur le mal, ni l'insulte pour l'insulte; au contraire, appelez sur
les autres la bénédiction puisque, par vocation, vous devez recevoir en héritage les
bénédictions de Dieu" (1 Pi.3, 8-9).
p.99-109: L'accès au bonheur des Béatitudes:
rechercher ce qui apaise, pas ce qui divise. Marche vers un bonheur spirituel. Etre en
marche, pas installé dans sa réussite sociale, avec ses richesses, son confort, sa
célébrité. Aller de l'avant, progresser, plus loin. Dieu aime cette race d'homme set de
femmes qui consentent à faire de l'horizon le point de mire de leur vie, aide à
surmonter nos limites.
"Etre pauvre", en acceptant ses limites, abandonner l'ambition, la réussite,
l'honneur, la domination, le prestige, le pouvoir, la possession.
"Etre miséricordieux", capable de pardonner, aimer avec ses réalités et ses
limitations. Renoncer à cruauté et à la dureté. Surmonter les rancurs, qui nous
accrochent au passé et font écran pour nous empêcher de vivre le moment présent. Elles
sont à l'origine de maladies psychosomatiques, créent un stress qui s'attaque au
système immunitaire, et se présentent sous forme de colères déguisées naissant de
blessures mal guéries, d'agressivités refoulées ou méconnues concernant les périodes
de l'enfance.
Arrêter de nourrir de peur son esprit et de créer des distorsions qui emprisonnent; ne
plus résister au changement et arrêter d'insister sur les malheurs et leurs
meurtrissures; ne plus ressasser le passé blessant et ne plus garder les rancunes; ne
plus se considérer innocent en rendant les autres coupables; ne plus être vindicatif, en
aimant le conflit et en étant sûr d'avoir toujours raison; surmonter la culpabilité et
la mésestime de soi.
Avoir "un coeur pur", confiant, lucide, intègre, transparent, ressemblant à
une eau pure dont on peut voir le fond. Coeur qui dort paisiblement car sa confiance est
en Dieu. Vaincre peur, doute, désespoir, cynisme, rigidité, résignation, le lieu des
impulsions, des inquiétudes et des angoisses.
Etre "artisan de paix": utiliser la clef ouvrant la porte su paradis, pas celle
de la guerre. Ne pas être "pacificateur" qui utilise armes pour imposer la paix
à autrui.
Etre en paix avec soi-même parce qu'on a réussi à se réconcilier avec soi et à
s'admettre tel qu'on est, avec ses ressources et ses vulnérabilités.
Tendre à devenir pauvre, miséricordieux, artisan de paix avec un coeur pur, cette
réalisation s'effectue en traversant des souffrances. Le bonheur ne s'acquiert que dans
un retournement du coeur qui fait avancer sur des chemins d'espoir.
Descendre en soi-même, faire silence, se mettre à l'écoute, pardonner, remercier avec
une intériorité renouvelée, ce mouvement permet l'accès aux Béatitudes.
"Tu es mon Dieu, je n'ai pas d'autre bonheur que toi" (Ps.15,2).
|